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Seigneur, apprends-nous à prier…


Commentaire d’évangile (Lc 18, 9-14) pour le 30ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 23 octobre 2016.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 21 octobre 2016.




Nous plaçant dans l’intimité de la prière de ces deux hommes, l’Evangile nous remet face à cet apprentissage que les disciples demandèrent à leur Maître.

Si nous observons de plus près l’attitude de ce publicain et de ce pharisien, nous pouvons remarquer qu’ils ont un point commun. Ils adressent, dans le secret, une prière à Dieu. Cette prière touche dans l’un et l’autre cas la question d’être juste devant Dieu.


Ce qui les différencie c’est leur manière de parler à Dieu :

L’un exprime une action de grâce, l’autre une demande.

L’un rend grâce pour ce qu’il est devenu, l’autre demande pour ce qu’il pourrait être.

L’un rend grâce pour l’action de Dieu déjà accomplie, l’autre demande humblement que l’œuvre de Dieu s’accomplisse.

La prière du pharisien est intéressante car il repose sur deux plans.

Un premier plan montre que sa prière est en parfaite cohérence avec l’Ecriture.

Un deuxième plan montre son égarement.

On pourrait être surpris de son action de grâce pour ce qu’il est. Est-ce une complaisance narcissique ?

On pourrait croire sa prière profondément orgueilleuse. Pourtant il est en parfaite cohérence avec l’Ecriture, surtout envers le livre de prière que constitue le psautier.


N’est-ce pas dans le psaume 138 (139) que nous trouvons ces versets :

« C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis : étonnantes sont tes oeuvres toute mon âme le sait. Mes os n’étaient pas cachés pour toi * quand j’étais façonné dans le secret, modelé aux entrailles de la terre. » (13-15).


L’ensemble de ce texte psalmique est d’un précieux secours pour interpréter avec justesse la première partie de la prière du pharisien.

L’ensemble de ce psaume parle de l’œuvre de Dieu, comme une œuvre de justice qui transforme en profondeur la personne.

On rend grâce pour l’œuvre de création de Dieu en nous, qui est justement une œuvre de conversion.

Le Seigneur nous donne sa Grâce pour nous purifier et nous guider. Surtout lorsqu’à la fin de psaume le psalmiste dit : « Scrute-moi, mon Dieu, tu sauras ma pensée éprouve-moi, tu connaîtras mon coeur. Vois si je prends le chemin des idoles, et conduis-moi sur le chemin d’éternité » (23-24).


Le psalmiste appelle l’Esprit de Dieu pour éclairer sa route et l’aider à discerner. Ainsi l’action de grâce pour ce que nous sommes, n’est pas une complaisance narcissique, mais reconnaissance envers le don de Dieu qui nous permis de nous convertir, de nous réconcilier.

C’est rendre grâce pour son œuvre de Miséricorde : je rends grâce parce que je suis aimé, pardonné, et que dans cet amour je suis transformé.

Malgré cet emprunt textuel, la prière du pharisien semble se tromper doublement.

Il détourne l’action de grâce envers l’œuvre du Miséricorde de Dieu à son égard, pour devenir un moyen de se comparer, et en plus de se positionner en supériorité.


Ce pharisien à détourner le sens de l’Ecriture à son profit personnel !

En plus sa louange n’est plus uniquement adressée à Dieu.

Voici sans doute exposé le plus grand danger de la prière.

En contraste, la prière du publicain, dans la sobriété de sa posture et de son intention, manifeste sans aucun doute la plus belle homélie pour comprendre le sens des mots du psalmiste.

Par sa posture et ses mots, le publicain va plus loin dans l’interprétation de l’Ecriture que le pharisien, qui pourtant la cite.


Ces deux visages sont complémentaires pour apprendre à rendre grâce envers l’œuvre de Miséricorde de Dieu.

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