Ouvrez-vous portes éternelles ! Laissez-entrer le Roi de gloire !
- bohleremmanuel
- 1 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Lc 23, 35-43) pour la solennité du Christ-Roi de l'Univers (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 20 novembre 2016. Clôture du Jubilé de la Miséricorde.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 19 novembre 2016.

Jean-Paul II fermant la Porte Sainte de la basilique saint Pierre de Rome,
pour la clôture du Jubilé de l’an 2000
Tel est ce cri d’espérance qui jaillit au cœur du psaume 23 (24). Il pourrait être celui qui accompagne l’entrée du bon larron dans le Royaume des Cieux.
Solennité tardive instituée par Pie XI en 1925 dans le cadre du 16ème centenaire du Concile de Nicée, voulant comme ce vénérable concile réaffirmer la foi au Christ mais dans une dimension sociale, le mystère du Christ Roi de l’Univers met en dialogue le Règne du Christ avec les différents pouvoirs temporels. Il nous interroge sur l’expression « Règne du Christ ». Comment qualifier ce Règne ?
La péricope nous racontant l’épisode du Bon Larron peut nous y aider. Elle demeure une actualisation concrète de la parabole des ouvriers de la onzième heure (Mt 20, 1-16).
Au moment ultime de sa vie le bon larron fait jaillir ce cri qui lui fera ouvrir les portes du Paradis, espérance de tous les croyants depuis l’origine et qui ont attendu dans la foi cet avènement.
Il s’en remet totalement au Christ pour qu’il se souvienne et son dialogue avec Lui est assez curieux quant au déplacement.
Le cri d’espérance du bon larron utilise le verbe « venir » conjugué au futur. Pourquoi le verbe « venir » au lieu du verbe « être » qui serait plus logique?
Ce verbe est important dans l’Evangile selon saint Luc car il entre en résonnance avec les prophéties messianiques et de l’Emmanuel propres au Livre d’Isaïe.
Le Christ n’est pas encore parti de ce monde que déjà le bon larron va regarder vers l’avenir. Sa prière confesse une réalité qui n’est pas encore là.
Cependant, utiliser le verbe « venir » présuppose que le Royaume est déjà là, qu’il vient habiter chez les hommes.
Le bon larron croit déjà que le Christ va mourir et ressusciter, et qu’il reviendra dans la Gloire.
Ce cri d’espérance envers le Royaume qui vient est un acte de foi, afin que le Christ puisse ressusciter le bon larron qui sera dans l’attente au séjour des morts.
Finalement son cri est un appel pour que le Christ, comme pour le fils de veuve de Naïm (Lc 7, 11-17), vienne le ressusciter et que l’on puisse chanter : « un prophète s’est levé parmi nous. Dieu a visité son peuple ».
Le bon larron attend une visitation : il attend que le Christ vienne le visiter dans sa mort pour qu’il le ressuscite avec Lui et le fasse entrer dans son Royaume ! Ce qu’il attend, le Christ lui révèle que c’est aujourd’hui que cela s’accomplit.
Le bon larron devient l’image de l’Eglise qui attend, qui veille dans la foi.
Son espérance devient celle de l’Eglise qui croit que le Christ se souvient de chacun de ses membres. Selon les promesses d’Isaïe, « celui qui vient » n’est pas seulement celui qui est né dans le temps des hommes, mais il est aussi celui qui reviendra !
Dans la naissance de Jésus de Nazareth sont accomplies les promesses du Livre d’Isaïe, mais en même temps elles donnent sens et espérance à l’attente de l’Eglise aujourd’hui.
« Es-tu le Messie ou devons-nous en attendre un autre » ? » s’exclama Jean-Baptiste par la voix de ses disciples ! Jésus répondra par le prophète Isaïe en indiquant que son ministère de Miséricorde est le signe de sa venue. Là où le Christ a fait le bien, là nous trouvons les signes que Dieu vient parmi nous !
En pratiquant les Œuvres de Miséricorde l’Eglise témoignera qu’elle attend Celui qui vient : c’est une seule et même dynamique. Les Œuvres de Miséricorde seront pour aujourd’hui le signe que Dieu vient visiter son peuple.
Aussi le Règne du Christ n’est autre que la Miséricorde en acte chez les croyants.
Alors en avent !
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