Poétique pour un baptême…
- bohleremmanuel
- 5 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Jn 1, 29-34) pour le 2ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 15 janvier 2017.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 13 janvier 2017.

Poétique baptismale …
Il était un commencement…
Celui d’un évangile ou celui d’une rencontre…
Celui d’une hymne ou celui d’une désignation…
Mystère d’engendrement et traversée des apparences !
Le commencement de l’Evangile selon saint Jean interroge…
Il y a le prologue (Jn 1, 1-18) dont seul le temps liturgique de la Nativité en fait entendre la beauté. De cette prose poétique jaillit un commencement, celui du ministère baptismal de Jean-Baptiste et celui d’une source d’eau vive (Jn 4, 1-42) : celle de l’Esprit.
Au commencement il est un baptême…
Et l’on passe de l’un à l’autre !
De celui donné par Jean dans l’eau de la terre : le Jourdain, à celui donné par Jésus-Christ dans l’eau du ciel : l’Esprit-Saint.
Pour reconnaitre le Christ qui vient, Jean-Baptiste révèle que seul l’Esprit descendu sur Lui peut accomplir un tel mystère. Jean semble être le seul à avoir vu l’Esprit descendre sur le Christ au moment de son baptême.
Illuminé par ce don comme en une Transfiguration, il a pu plonger dans le mystère de Celui qu’il baptisait et traverser la profondeur de son humanité pour en reconnaitre sa divinité : le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous !
Reflets sur une eau baptismale et abyme insoupçonné pour notre humanité !
Nous devenons alors le creuset de son immensité ! Notre cœur devient brûlant de sa Charité! Consumés par son Amour, nous devenons la Demeure infinie d’un Dieu qui a consenti à demeurer dans notre finitude.
Quel admirable échange !
En Jésus de Nazareth, le Verbe éternel s’est revêtu de notre humanité afin que nous soyons revêtus de sa divinité ! Celui qui baptise est illuminé par la grâce qui repose sur le baptisé. Celui qui baptise dans l’eau est lui-même baptisé dans l’Esprit !
Quels reflets sur cette eau baptismale, où pour nos yeux aveuglés (Jn 9, 1-41) un tel mystère en transparence se révèle! Car Jean baptisé dans l’Esprit peut voir et reconnaitre Celui qui par nature est invisible à nos yeux! Il peut prophétiser et annoncer le Christ à ceux qui sont autour de lui.
A l’image de Syméon et de la prophétesse Anne (Lc 2, 21-39), Jean-Baptiste prophétise déjà le mystère du Salut, le mystère de la Croix ! En celui qu’il a baptisé dans l’eau, il a pu voir et reconnaitre le Crucifié en prophétisant : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » ! Invitation à une communion !
Voilà un des aspects du baptême dans l’Esprit : savoir reconnaitre Jésus de Nazareth comme le Christ, le Fils de Dieu ! Mais pas à n’importe quel endroit. Cette profession de foi se fait devant le mystère du Crucifié. Jean-Baptiste anticipe déjà la confession de foi de l’évangéliste, où devant Jésus de Nazareth reconnu comme mort par le coup de lance, il voit et reconnait l’accomplissement de l’Ecriture, la source de la foi (Jn 19, 34-37): le Crucifié est le Fils du Dieu vivant.
Le commencement de l’Evangile,
comme le commencement d’une vie chrétienne par le baptême
met en mouvement.
C’est à nous de plonger dans les profondeurs de l’humanité de Jésus de Nazareth, jusque dans la déshumanisation de la Croix, pour y voir jaillir la source d’une Présence, authentique visitation du Bien-Aimé.
Revenons à la source de notre baptême et comme Jean-le-Baptiste, laissons-nous illuminé par l’Esprit! Alors peut-être, comme jadis pour les disciples d’Emmaüs (Lc 24, 13-35), nos yeux s’ouvriront et nous pourrons le reconnaitre au moment d’un partage, d’une fraction.
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