Du désert à la montagne !
- bohleremmanuel
- 5 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Mt 17, 1-9) pour le 2ème Dimanche de Carême (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 12 mars 2017.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 10 mars 2017.

Alors que la dernière tentation de Jésus par Satan s’achève sur une montagne, la Transfiguration poursuit le pèlerinage d’une montée et fait étape.
Le premier dimanche de carême nous a fait méditer les tentations de Jésus au désert (Mt 4,1-11). Trois tentations qui l’ont conduit du désert à la montagne en passant par la Ville Sainte.
Poussée par l’Esprit, l’Eglise continue cette marche à la suite du Christ, mais elle fait étape sur la montagne. En ce deuxième dimanche de carême, à l’image de Pierre, Jacques et Jean, l’Eglise va dresser sa tente pour être témoin d’un mystère singulier qui vient illuminer la portée de la dernière tentation.
Et si nous comparions, dans un va et vient, la dernière tentation avec la Transfiguration ?
Pour la dernière tentation, le diable conduit Jésus sur une « très haute montagne ». Pour la Transfiguration, Jésus conduit Pierre Jacques et Jean sur une « haute montagne ».
Pour la dernière tentation, le diable montre le monde et ses gloires terrestres. Pour la Transfiguration, c’est Jésus qui montre sa gloire céleste à ses disciples. Il devient la Nuée de la première Alliance ! Celle qui consumait le Buisson Ardent lorsque Dieu se révéla à Moïse (Ex 3,1-10). Celle qui illuminait la Tente du Rendez-vous pour Moïse (Ex 40,33-38) après l’épisode du Veau d’or. Celle qu’Elie fit descendre du ciel pour consumer l’offrande contre le culte idolâtre des prêtres de Baal (1 R 18,20-45) au Mont Carmel. Celle qui prit Elie pour l’élever au Ciel (2 R 2,1-14). En Jésus se manifeste la Gloire de Dieu, le mystère de sa filiation divine.
Pour la dernière tentation, le diable souhaite donner le monde et ses gloires terrestres. Pour la Transfiguration, est-il question de l’adoption filiale des disciples pour les élever au rang de Fils de Dieu ?
Pour la dernière tentation, le diable souhaite que Jésus l’adore pour obtenir le monde et ses gloires terrestres. Pour la Transfiguration, est-ce que les disciples reconnaissent Jésus comme le Fils de Dieu, l’adorent-ils déjà ?
Pour la dernière tentation, Jésus rejette la proposition d’idolâtrie de Satan. Il rejette l’idolâtrie et va jusqu’à rejeter Satan lui-même ! Bref, Jésus rejette le mal, ce qui conduit au mal et l’auteur du mal. Pour la Transfiguration, Moïse, Elie ainsi que les disciples semblent reconnaitre la Gloire de Dieu. Les uns conversent avec Jésus, les autres se prosternent devant lui. L’acte d’adoration semble lié à l’acte de foi : croire que Jésus de Nazareth est bien le Fils de Dieu. Croire que celui qui est au milieu de disciples, seul, est bien le Fils éternel du Père, le Verbe de Dieu. Croire que celui qui sera cloué au bois de la Croix est le Fils de Dieu et que dans la tragédie de ce mystère, nous communions à la Source du Salut.
Cette étape sur la montagne semble inviter les croyants à renouveler ce rejet de l’idolâtrie pour croire que Jésus est bien le Fils de Dieu. Cela nous plonge dans le mystère de notre adoption filiale.
La liturgie baptismale n’était-elle pas faite de ces trois étapes ?
On rejette le mal, la tentation et l’auteur du mal.
Puis on proclame la foi et dans le mystère de cette foi nous sommes baptisés. Comme l’écrit saint Paul : « … Si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé » (Rm 10,09).
La Transfiguration nous prépare déjà à la nuit pascale, où nous renouvellerons les engagements de notre baptême afin d’être illuminés par le Christ Ressuscité !
Comments