Où est la source d’un tel vent ?
- bohleremmanuel
- 5 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Jn 20, 19-23) pour le Dimanche de la Pentecôte (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 4 juin 2017.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 2 juin 2017.

La solennité de la Pentecôte, fêtée 50 jours après Pâques en souvenir de ce temps entre le passage de la Mer Rouge et le don de la Loi de Dieu à Moïse sur le mont Horeb, nous plonge dans la richesse poétique des figures que l’on donne à ce don divin.
A l’Horeb, Moïse reçoit une parole, écrite sur la pierre du Doigt de Dieu. A la chambre Haute, les disciples sont en prière et assidument écoute la prédication de Pierre (Ac 1, 11-14).
Après l’Ascension, les Actes des Apôtres montrent que Pierre affermit la foi de ses frères à partir de l’Ecriture.
Dans ce contexte d’accueil de l’Ecriture, le don du Saint-Esprit est advenu pour qu’ils puissent annoncer. Tout de suite après le don des langues de feu (Ac 2, 1-11), Pierre fera un commentaire de l’Ecriture pour annoncer la foi aux juifs qui allaient au Temple.
A la chambre Haute les disciples méditent l’Ecriture.
Par le don de l’Esprit elle se grave sur les pierres vivantes qu’ils sont en train de devenir !
La source de ce vent violent est bien l’Ecriture.
Si les disciples sont embrasés du Feu de l’Esprit, c’est parce qu’ils méditent l’Ecriture et deviennent un Buisson Ardent où l’Ecriture méditée peut se faire entendre par leur modeste voix !
Pour être renouvelé dans le don de l’Esprit Saint, l’Ecriture est incontournable.
Le Catéchisme de l’Eglise Catholique montre que l’Ecriture propose 9 figures de l’Esprit.
On connait les plus célèbres : le feu (Sir 48,1-14), la colombe (Gn 8, 1-12), la lumière (1 R 8, 1-13), l’onction (2 Co 1, 13-24).
On connait le nom que lui donne Jésus : le Paraclet (Jn 14, 8-17).
On connait un peu moins: la main (He 6, 1-8), le doigt (Ex 31, 12-18), le sceau (Ep 1, 3-15) et surtout l’eau (Jn 7, 37-39).
La figure de l’eau coordonne l’enseignement de l’évangile selon saint Jean sur l’Esprit, entendu lors de la vigile de la Pentecôte (Jn 7, 37-39) et le jour (Jn 20, 19-23).
L’Evangile de la veille expose la figure de l’eau puisque Jésus dit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Ecriture : des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur ».
En fait, Jésus fait lui-même acte de compilation de plusieurs textes. L’eau vive vient du prophète Jérémie qui confesse que Dieu lui-même est cette eau (Jr 2,13 et 17,13). Mais une eau qui va purifier le peuple de ses péchés et devenir signe de la Miséricorde et de la fidélité de Dieu.
Le fleuve vient d’Ezéchiel (Ez 47, 1-12) où l’eau qui jaillit du Temple, non seulement purifie mais donne la vie à une terre desséchée.
Le cœur comme lieu d’un jaillissement vient également du Prophète Ezéchiel (Ez 36,24-28) où l’homme retrouve un cœur de chair par la Miséricorde de Dieu.
La compilation des 3 textes nous donne à comprendre l’eau comme ce don de Dieu, ce don de lui-même, pour laver et purifier.
L’Evangile du jour nous permet de comprendre davantage.
Le soir de Pâques, Jésus montre ses plaies comme mémorial de la Croix.
Puis il envoie l’Esprit Saint afin que ses apôtres deviennent des ministres de sa Miséricorde. On peut alors comprendre que la Croix est ce lieu où jaillit ce don du cœur de Dieu.
C’est de la Croix que Jésus-Christ nous fait don de l’Esprit Saint, véritable eau vive qui lave et qui purifie à travers l’eau de son côté.
Mais en outre le don de l’Esprit Saint nous consacre et nous embrase dans l’Amour, pour faire de nous des miséricordieux, véritable buisson ardent de sa Miséricorde.
Ainsi, le sacrement de la pénitence et de la réconciliation est une véritable Pentecôte !
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