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Aimer, accueillir, servir


Commentaire d’évangile (Mt 10, 37-42) pour le 13ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 2 juillet 2017.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 30 juin 2017.


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Tels sont les trois verbes structurant l’enseignement du Maître et qui seraient un compendium des qualités d’un disciple.

Commençons par la fin de l’évangile: Le service se trouve associer à l’image de l’eau qu’il faut donner aux plus petits.

L’eau associée à un acte de charité n’est pas sans rappeler la figure d’Abraham et de sa célèbre hospitalité.

C’est Dieu lui-même qui donna à boire à Ismaël, le premier fils d’Abraham et de sa servante Agar (Gn 21).


Sa femme Sara voulant chasser la servante et son enfant, ils durent partir dans le désert de Bershéba.

Agar implora Dieu qui lui ouvrit les yeux afin qu’elle puisse voir un puits pour donner à boire pour que l’enfant ne meure pas.

Donner à boire aux plus petits c’est se souvenir de la tendresse de Dieu.


C’est à un puits que l’on a pu comprendre que Rebecca était la promise pour Isaac, lorsqu’elle donnait à boire (Gn 24).

C’est à un puits que Jacob rencontra Rachel dont il tomba amoureux (Gn 29,10).

Ce récit inspira significativement la construction de l’histoire entre Jésus et la Samaritaine (Jn 4,5-42).

Donner à boire est gage de promesse, de fidélité. Donner à boire aux plus petits c’est se souvenir de l’Alliance entre Dieu et les hommes.


Ainsi les attentions envers les plus faibles sont d’authentiques lieux où l’on peut faire mémoire de ce mystère d’Alliance, de cette Présence.


En remontant l’Evangile, Jésus fait un développement sur l’accueil.

Il lui confère quatre directions : accueillir Jésus, accueillir Dieu, accueillir un prophète, accueillir un juste.

Elles ne sont pas sans rappeler l’hospitalité d’Abraham envers les trois voyageurs aux chênes de Mambré (Gn 18).


Tout d’abord Abraham pratiqua la justice en lavant les pieds et donnant à boire et à manger à ces voyageurs.

C’est lui qui les invita à venir se reposer sous sa tente.

Mais cette pratique de la justice va permettre à Abraham de vivre une expérience prophétique puisque les trois voyageurs vont lui révéler que sa femme Sara, pourtant avancée en âge, va concevoir un fils. Son geste de charité va devenir lieu épiphanique d’une promesse. D’une récompense de justice, il va recevoir une récompense prophétique.

Enfin Abraham comprendra que c’est Dieu lui-même qu’il avait accueilli sous sa Tente.


D’une promesse il s’ouvre au mystère d’une Présence.

D’une promesse d’avenir, il découvre la Présence de Dieu dans le présent comme gage d’accomplissement.

Jésus lui- même accomplira cela au soir de la Cène : il pratiquera la justice en lavant les pieds de ses disciples et en les nourrissant de son pain (Jn 13,1-20).

Mais ces gestes sont prophétiques car ils sont un signe d’Alliance, nouvelle et éternelle : ils annoncent l’œuvre du Salut, la nouvelle création.


Ils sont également le Testament d’une Présence remis à l’Eglise.

La charité élémentaire (donner à boire) sous-jacente aux gestes eucharistiques (rompre le pain) nous ouvre les yeux à la Charité de Dieu. Comme quoi le plus divin se manifeste dans le plus humain !


En remontant l’Evangile, nous arrivons à la source : l’amour !

Jésus lui confère quatre directions : amour des parents, amour des enfants, le mystère de la Croix, l’offrande totale.

Jésus propose un dépassement : il ne nous demande pas de choisir, il nous demande d’aimer en tout temps et en toutes circonstances!

Aimer ses parents, aimer ses enfants, mais l’aimer au-dessus de cet amour.


Jésus nous invite à cet amour oblatif dont la liturgique eucharistique le décrit en ces termes: « afin que notre vie ne soit plus à nous-même mais à Lui. ».


La Croix en est la source cachée,

où l’on peut s’abreuver,

pour apprendre à aimer !

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