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L’horloge du Salut.


Commentaire d’évangile (Mt 20, 1-16) pour le 25ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 24 septembre 2017.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 22 septembre 2017.





Comme un Jacquemart, la sortie de ce Maître semble sonner une heure singulière pour ceux qui le rencontrent.


Selon la définition, un Jacquemart est un automate d’art représentant un personnage sculpté en bois ou en métal, qui indique les heures en frappant une cloche avec un marteau.


Et si l’on comparait le Maître de la vigne à un Jacquemart, à quelle heure de la journée sort il de sa propriété ? Au lieu de frapper une cloche il appelle pour que l’on vienne travailler à sa vigne. Bref, il sonne l’heure pour aller travailler, mais à quelle œuvre ?


L’Evangile selon Mathieu est très précis : Le Maître de la vigne sort 5 fois pour embaucher: le matin, à 9h, à 12h, à 15h, à 17h. Il sort une dernière fois le soir afin de donner le salaire.

Il est extraordinaire de voir ce lien avec ce que l’on nomme les heures canoniques, c’est-à-dire les heures qui coordonneront la prière de l’Eglise, plus communément appelée la Liturgie des Heures.

Cette sanctification du temps par la grande prière des Laudes (matin au lever du soleil), puis les petits offices que constituent Tierce, Sexte et None (9h-12h-15h), pour terminer par la grande prière des Vêpres (au coucher du soleil).

A chaque fois que l’Eglise se rassemble pour offrir le Sacrifice de ses lèvres par la louange et le chant des psaumes, elle répond à l’appel de son Maître.

La prière liturgique de l’Eglise est une participation au travail dans la Vigne de son Seigneur! Mais quelle œuvre ? Que signifie ce travail dans la vigne ? Que signifie le salaire ?


La finale de l’Evangile pourrait être la clef.

Ce Maître se déclare « bon » face à la dureté de cœur des ouvriers embauchés dès le matin. Peu importe l’heure, le salaire est unique, comme si au bout du compte il représentait un bien qui n’a pas de prix ! Et si le salaire était tout simplement l’image du Salut que Dieu veut donner à tous ceux qui répondent à son appel?


Le jour pourrait être l’image de la vie d’un homme et les différentes heures de ce jour, les différentes « heures » de la vie humaine… Au matin de la vie, au milieu de la vie, comme au soir de la vie de chaque homme, Dieu appelle pour donner le salaire de sa bonté: c’est-à-dire son Salut, sa Miséricorde.


Ainsi, à chaque heure de notre vie, Dieu vient sonner à notre porte pour nous proposer son Œuvre de Salut.

Allons-nous entendre et y participer ? Ou allons-nous rester sourds à son appel ?


En tous cas, il y a en a qui sont restez sourds à la bon de ce Maître : ceux sont les ouvriers de la première heure qui non seulement manifeste une forme de jalousie mais en plus de mauvaise foi. Comment ont-ils pu croire que leur contrat auquel ils ont été d’accord, soit revu à la hausse à cause du salaire donné à ceux de la dernière heure ?

Leur réaction manifeste peut-être une conception du salaire lié au mérite.

Comme j’ai été appelé avant, que j’ai travaillé plus, je mérite plus. Il va de soi que l’on ne peut appliquer cette parabole à une logique économique puisque le salaire signifie le Salut.


L’Evangile nous révèle alors que le Salut n’est pas lié au mérite de nos actions, mais à la bonté de Dieu.

Le Salut est lié uniquement à la Grâce de Dieu comme l’exprime si bien la prière eucharistique N°01, dit « canon romain » où il est écrit : « …sans nous juger sur le mérite mais en accordant ton pardon ».


Alors on peut entendre que Dieu nous appelle pour nous aimer et que s’il y a un travail à accomplir c’est de se laisser aimer !

Voilà l’œuvre qu’avait compris Jean RHODAIN : la Charité n’a pas d’heure !

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