Un compte à rebours va commencer !
- bohleremmanuel
- 7 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Jn 1, 6-8.19-28) pour le 3ème Dimanche de l'Avent (année liturgique B), célébrée cette année le dimanche 17 décembre 2017.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 15 décembre 2017.

« Saint Jean-Baptiste » (1603), par le CARAVAGE (1571-1610)
7 jours avant la veille de la Nativité, nous entrons dans la semaine préparatoire. Mais pour nous préparer à quoi ? Nous préparer à accueillir qui ?
La sentence lapidaire de Jean-Baptiste n’est pas glorieuse pour ceux qui l’écoutent, mais pourtant tellement actuelle : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».
Si l’on essayait de la transposer en une phrase choc, tant convoitée par les prédicateurs en mal d’inspiration, qui sont pourtant envoyés pour prêcher mais qui n’attendent inconsciemment qu’une chose, celle d’être flatté à la sortie de l’office, pour se donner l’illusion que la messe n’a pas été ennuyeuse ; nous pourrions alors annoncer, avec les trompettes de la renommée : Jésus-Christ l’illustre inconnu des Noëls du 3ème millénaire !
Cette lapidation verbale devrait être la force des prédicateurs d’aujourd’hui, face à ce mouvement qui donne l’impression d’être une sorte de désincarnation programmée à la mesure de l’émergence d’une intelligence artificielle où l’ordinateur remplacera tout de l’homme.
Curieusement nommé transhumanisme (mouvement intellectuel prônant l’usage des techniques pour améliorer la condition humaine), bien qu’il se revendique humaniste, semble vouloir aller à l’encontre de tous les aspects qui font que nous sommes des humains : la finitude.
Le vieillissement, le handicap, la mort et autres sont autant d’obstacles qui les poussent à utiliser la technologie et la science. Jusque-là l’élan est louable mais que se passe-t-il au bout du compte ?
Cela a curieusement engendré une société du mal-être où lorsque la finitude se manifeste dans notre vie, on ne s’est jamais senti aussi coupable de nos maux !
On se sent de plus en plus coupable d’être malade, d’être vieux, d’être défaillant, handicapé allant jusqu’à croire qu’on devient des obstacles pour la vie des autres.
Et la faucille suprême passe sur leur tête lorsqu’ils en arrivent à penser qu’ils coûtent trop cher !
Voulons-nous en finir et pousser au suicide cette humanité et ses finitudes pour la remplacer par une nouvelle race, un cyberhumanisme?
Si le transhumanisme et surtout les technologies ont pu améliorer la vie humaine, ce n’est pas pour autant que l’homme arrive à mieux exister !
Au contraire, il semble se sentir de plus en plus déprimé et impuissant face à sa destiné et à son histoire.
La finitude de notre humanité deviendrait-elle tellement insupportable que nous en préférerions davantage la compagnie de nos ordinateurs et de nos tablettes ? Fiction ou réalité ?
Revenons au mystère de la Nativité. Qu’est-ce que l’Ecriture crie aux sourds que nous sommes ? Qui est cet inconnu, Jésus de Nazareth ?
Lui, le Fils de Dieu a préféré la compagnie des hommes et leurs divisions au chant des anges qui s’agenouillent devant lui !
Le Fils de Dieu a préféré souffrir et mourir sur une Croix, pour emmener avec lui dans la Gloire du Ciel cette humanité qui marche dans les ténèbres.
Par sa naissance, le Fils de Dieu vient au sens le plus fort redonner une âme à la matérialité de notre corps et le sanctifier pour qu’il entre un jour dans sa Gloire!
En tant que chrétiens, nous ne pouvons tomber dans les séductions du transhumanisme où les technologies refusent le principe de l’âme, cette ouverture spirituelle par qui, comme l’a crié le prophète Isaïe, l’Esprit du Seigneur puisse reposer sur nous et nous consacrer.
Toute crèche devrait le crier car le Fils de Dieu s’est retrouvé sur la paille pour cela !
Qui seront les prophètes de demain pour lutter contre cette déshumanisation ?
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