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Pastorale ? Vous avez dit pastorale?


Commentaire d’évangile (Jn 6, 1-15) pour le 17ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique B), célébrée cette année le dimanche 29 juillet 2018.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 27 juillet 2018.


« Cubicolo des boulangers, Bon Pasteur » (IIème siècle),

Catacombe de Domitille, Rome




Et si la figure du Bon Pasteur se révélait à travers le célèbre récit de la multiplication des pains ?

Cela ne donnerait-il pas une autre saveur au repas de l’Eucharistie ?

Et si nous prenions ce récit à l’envers, en commençant par la réaction des fidèles face au signe…

L’évangéliste est clair : les témoins oculaires posent un acte de foi : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. ».

Ce repas miraculeux est à considérer comme un repas messianique : il est là dans l’attente de la pleine manifestation du Fils de l’Homme lorsqu’il reviendra dans la Gloire pour juger les vivants et les morts.

Ce repas anticipe une réalité à venir.


Le prophète Isaïe chanta en son temps et proposa une description de cette réalité à venir en ces termes : « Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Sur cette montagne, il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. » (Is 25, 6-8).

Le repas messianique est celui qui annonce le mystère pascal où la Vie de Dieu triomphera sur la mort.


L’Evangéliste semble vraiment présenter ce miracle en lien avec la vision d’Isaïe.

Déjà nous sommes sur une montagne.

Puis nous sommes à proximité de la fête de Pâque et ce curieux repas reprend quelques éléments caractéristiques du repas pascal.


Dans le rite du repas de la Pâque juive (Ex 12, 1-20) il y a 2 acteurs : le père de famille qui agit et qui prie, puis le benjamin qui pose les questions pour permettre aux membres de saisir la portée des gestes codifiées. Ici c’est bien un jeune garçon qui permet au miracle de se produire. Miracle anticipé par Jésus puisque l’évangéliste souligne ce fait dans le dialogue avec Philippe. C’est le plus jeune de cette assemblée qui apporte l’offrande permettant cette abondante multiplication. Jésus va faire de ce rite une Epiphanie de l’œuvre de Dieu et va en suggérer une explication, comme jadis le père de famille pendant le repas pascal.


La multiplication des pains est un mémorial qui annonce une réalité nouvelle, où s’accomplit l’ancien repas pascal (Ex) et le repas messianique (Is).


Dans cet Evangile l’évolution de l’espace et du temps propose un pèlerinage qui n’est pas sans rappeler celui du psaume 22 (23) médité dimanche dernier.

On traverse le lac puis on va sur une Montagne et l’on s’asseoit sur l’herbe.

Ce pèlerinage est le même que celui que propose le Berger du psaume.

La multiplication des pains présente Jésus de Nazareth comme le Bon Pasteur, le vrai berger qui va faire traverser les ravins de la mort pour conduire son peuple sur les près du Paradis où il les nourrira.


Voilà la racine de la pastorale !


Et dire que tout cela s’accomplit lorsque nous célébrons l’Eucharistie !

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