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Tout ça pour ça ? !


Commentaire d’évangile (Jn 6, 60-69) pour le 21ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique B), célébrée cette année le dimanche 26 août 2018.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 24 août 2018.


par Rembrandt Van RIJN (1606-1669)




Jésus connait l’expérience de l’échec.

Après le Discours enflammé sur le Pain de Vie, un grand nombre de disciples le quitte… Pourquoi ?

Retour sur un désaveu !

Pendant 5 dimanches nous avons interrompu la lecture de l’Evangile de Marc pour entendre la presque totalité de ce discours.

Nous terminons par cette fausse note avant de reprendre l’Evangile de Marc là où nous l’avons laissé.


Avons-nous perdu notre temps ?


Cette finale du Discours sur le Pain de Vie est énigmatique car le lecteur entend une triple dissonance au travers des mots :

On qualifie la parole de Jésus de « rude » (Jn 6,60).

Puis « beaucoup de ses disciples s’en retournèrent » (Jn 6,66).

Enfin Jésus semble saisir un trouble profond dans le cœur des apôtres, à tel l’affaire est grave, situation critique, point qu’il leur demande ouvertement s’ils vont partir (Jn 6,67)!


En bref l’affaire est grave et la situation critique !

Nous sommes loin des pieux discours d’acquiescements, des émerveillements de l’auditoire dont la béatitude frise parfois la stupidité et des mondaines congratulations de fin de messe, où bien des prédicateurs sont tentés par le micro-trottoir des parvis, où s’excusant de recherche de performances performatives selon les critères de la rhétorique dématérialisée de la culture Internet, cherchent de manière inavouée et pas toujours très nette… La vaniteuse flatterie.


« Le Pain des anges » aux saveurs de polémiques !

Mélange sucré-poivré aussi original qu’actuel et qui n’a pas attendu nos recettes contemporaines pour y être transcrit en livres.


Si en harmonie musicale la dissonance est une tension qui amènent une résolution, partons des 3 dissonances pour tenter de retrouver la paix intérieure.


L’enseignement est rude parce qu’il dépasse le don de la Manne (Ex 16,1-36)!

Elle était jadis une nourriture céleste pour une marche terrestre, celle de l’Exode vers la Terre Promise.

Ce pain-là ne donne pas la Vie éternelle ! Maintenant, le nouveau Pain du Ciel est une nourriture pour pérégriner vers la Vie Eternelle.

C’est une nourriture terrestre, fruit de la terre et du travail des hommes devenu Pain de la Vie, pour une marche céleste.

Il est rude d’entendre cela pour des pharisiens !


Puis en disant que ses paroles sont « esprit et vie » Jésus place l’expérience vécue sur ce près d’herbe fraîche comme une actualisation du Buisson Ardent (Ex 3,1-8) et le Discours sur le Pain de Vie comme le don des Tables de la Loi (Ex 20,1-17).

Mais jadis, au moment où les Tables de la Loi sont gravées par Dieu, le peuple se sépare de Lui en commettant le péché d’idolâtrie (Ex 32,1-6).

Dans l’Evangile, il y a le même mouvement de séparation et d’abandon.


Au moment sublime où l’on annonce que le Verbe prendra chair, qu’il se gravera dans le mystère du Pain eucharistique; on annonce la trahison et la Passion.


Les apôtres saisissent le dilemme : ou Jésus est un transgresseur fou et l’on risque sa vie. Ou bien il interprète l’Ecriture comme jamais on ne l’a fait jusqu’à présent et l’on donne sa vie.


Voilà la terrible nouveauté de l’Evangile !

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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