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Vous qui passez sans me voir… Donnez-moi un peu d’espoir!


Cet article a été publié dans l’hebdomadaire « L’Ami Hebdo » daté du 07 juin 2013. Il s'agit du commentaire de l'évangile du dimanche 09 juin 2013: 10ème Dimanche du Temps Ordinaire (Lc 7, 11-17).


Comment ne pas penser aux paroles de cette chanson de Jean SABLON, datant de 1936 et reprise par Charles TRENET en 1953, face au récit lucanien concernant le fils de la veuve de Naïm ?

Car dans cette scène biblique il y a deux foules qui se croisent, presque sans se voir… Et c’est Jésus qui va redonner espoir !

2 foules qui se croisent…Une qui va entrer dans la ville, dans la vie, à la suite de Jésus. Une autre qui sort de la ville, qui va vers la mort à la suite de la veuve et de son fils décédé.

La porte de la ville devient croisement… Lieu symbolique du passage, d’une Pâque, où va se jouer ce « va et vient » entre une foule qui marche dans l’espérance, à la suite de celui qui par ses gestes et ses paroles a révélé la Présence agissante de Dieu, et une foule qui marche désespérément derrière un mort, vers le vide…

Jésus prend l’initiative de la rencontre… Alors que la veuve semble ne pas le voir, voilà qu’il va « lui ouvrir les yeux ». Pris par sa propre émotion, Jésus va non seulement faire dévier la marche du cortège funèbre, mais va l’arrêter! Il s’intercale par des simples paroles « Ne pleure pas », « Je te l’ordonne, lève-toi ». Cela aura pour effet de ressusciter ce fils, et par conséquent de lui ouvrir la bouche pour louer!… Luc montre que la Prophétie d’Isaïe que Jésus avait lue au début de son ministère dans la synagogue de Nazareth, continue de s’accomplir: « Les aveugles voient… Les prisonniers sont libres… Les opprimés sont libérés… ». La puissance de « l’Esprit du Seigneur » est bien en lui, et par elle tout cela peut se faire.

Jésus rend l’espoir aux aveugles et aux muets… Avec la résurrection de son fils, la veuve et la foule qui la suivait, n’a plus aucune raison de continuer la marche qu’ils avaient entreprise. Jésus a complètement modifié l’itinéraire !

Il a rendu la vue à une foule aveuglée qui marchait vers un cimetière où réside le néant. Bref, qui répétait le scénario de sa propre chute. Il a rendu la parole, à celui que la mort retenait captif. Qu’est-ce que la mort, sinon le mystère de l’immobilisme et du silence absolu de ceux et celles qui ont avancé et parlé avec nous, durant un « instant » de notre existence que l’on jugera toujours trop court. Pour les quelques personnes qui ont encore le courage de regarder un mort en face, on ne supporte pas leur immobilisme et le cri de leur silence. On aimerait tant qu’ils se lèvent aussi, et qu’ils parlent à nouveau. Le récit lucanien nous révèle que Jésus peut, par la Force de l’Esprit, accomplir notre désir le plus profond.

C’est par la Force de l’Esprit, que Jésus a redonné espoir. C’est l’Esprit qui fera comprendre l’éternelle initiative de Jésus-Christ de venir à notre rencontre, lorsque nous marchons aveuglés, sans le voir. L’Esprit enverra sans cesse des Témoins, afin d’ouvrir les yeux et la parole de ces foules, qui dans tous les coins du monde, et même dans notre pays, suivent aveuglément un cortège donnant une illusion de marcher vers un progrès. Où, sous l’apparat d’une clinquante pompe funèbre, se cachent des systèmes légaux qui rendent captifs et muets les plus petits, les plus faibles, et qui conduisent à un non-sens intégral, ferment de désespoir.

Je crois en la puissance de l’Esprit, qui à chaque croisement de Société, fera qu’au Nom de Jésus et par la diaconie des Témoins, la prophétie d’Isaïe soit toujours à l’œuvre.

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