Quelle entrée en scène! Ou les fondements de la joie évangélique
- bohleremmanuel
- 8 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Lc 3, 10-18) pour le 3ème Dimanche du Temps de l'Avent (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 16 décembre 2018.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 14 décembre 2018.

« Saint Jean-Baptiste dans le désert » (1651)
Nous pourrions ainsi nous exclamer après les 3 coups de Jean-le-Baptiste, permettant à 3 personnages d’entrer en scène.
Retour sur ce lever de rideau.
L’Evangile de ce 3ème dimanche de l’avent nous place par anticipation au Jourdain.
Pour nous faire découvrir le voile encore fermé sur Celui qui vient (Ps 117), Jean-le-Baptiste est seul sous le feu des projecteurs.
Grâce à lui 3 figures principales de l'Evangile entrent en scène : la foule, les publicains, les soldats.
Il faut reconnaitre que Jésus aura l’occasion de les rencontrer à plusieurs reprises dans l’Evangile selon saint Luc.
Pour la foule : alors qu’elle voulait toucher Jésus, ce dernier prononça son discours sur les Béatitudes (Lc 6).
Pour le publicain : Jésus appela un intouchable pour le suivre et devenir son disciple : le collecteur d’impôt Levi, futur saint Matthieu (Lc 5). Jésus défendra ouvertement les publicains contre les Pharisiens en leur enseignant la parabole du Fils Prodigue (Lc 15). Pour rendre justice aux pauvres et aux faibles, ils sont présentés comme des exemples d’humilité face à l’hypocrisie (Lc 18) à travers la célèbre parabole dite du Pharisien et du Publicain.
Pour les soldats : ils sont présentés à la fois comme ceux qui accueillent Celui qui va sauver son serviteur (Lc 7) ou bien ceux qui reconnaissent Jésus comme le Fils de Dieu (Lc 23).
Cependant ces 3 figures ont un point commun. La question posée au Baptiste « Que devons-nous faire ? » est ambigüe.
On peut la prendre dans 2 directions : soit que devons-nous faire pour obtenir le baptême ? Soit que devons-nous faire après avoir été baptisé ?
Nous sommes directement impliqués dans ce questionnement.
Que devons-nous faire pour nous préparer à Noël ? Ou bien que devons-nous faire, nous qui sommes déjà baptisés ?
La Nativité est intimement liée au mystère de la vie baptismale.
Jean-Baptiste propose un véritable parcours catéchuménal si l’on synthétise ses 3 réponses.
Le partage des biens terrestres à travers la vêture et la nourriture (à la foule).
Ne pas voler les autres (aux publicains).
Etre artisan de paix contre la violence, pratiquer la justice, lutter contre la corruption et la convoitise (aux soldats).
Si nous étions cohérent, lorsque nous chantons à la messe « Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur », quelle est cette joie et cette action de grâce qui nous font patienter la venue du Messie ?
A la lumière de l’Evangile, la source de cette joie et de cette action de grâce repose dans la pratique de l’enseignement de Jean-Baptiste.
En suivant le récit évangélique nous comprenons que la conversion éthique est un prélude à l’avènement de Jésus dans l’histoire des hommes.
Quelques questions s’imposent : sommes joyeux de partager ?
Joyeux de ne pas voler les autres par n’importe quels moyens légaux, fiscaux ou autres? Joyeux de ne pas céder à l’intimidation par la violence ?
Joyeux de ne pas se laisser corrompre par convoitise ?
Laissons de côté les discours rosâtres et la joie « exubérantement » facile de ceux qui n’ont rien à dire pour y répondre!
Yorumlar