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Pression-délation…


Commentaire d’évangile (Lc 4, 1-13) pour le 1er Dimanche du Temps du Carême (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 10 mars 2019.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 08 mars 2019.


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Le récit de la tentation propose un itinéraire de montée spirituelle pour ce temps de pénitence qu’est le carême.

Voulons-nous progresser en devenant alpiniste?


Si la plus part de mystiques évoquent le cheminement spirituel comme une montée comparable à l’ascension d’une montagne, ce n’est pas une construction intellectuelle a posteriori mais puisée dans à la source de l’évangile.

Le récit de la tentation met en lumière l’élévation : Jésus va de plus en plus haut.

Quant au diable il se conduit comme un parfait délateur.


Pour Luc (Lc, 4, 1-13), Jésus commence au désert, il va « plus haut » pour finir au sommet du Temple.

Pour Matthieu (Mt 4, 1-11), il commence au désert, va au sommet du Temple pour finir sur une très haute montagne.

Même si Luc a fait le choix d’une inversion de lieu par rapport à la version de Matthieu, les tentations sont les mêmes suivant le lieu.


Revenons sur l’itinéraire de cette élévation.


La première tentation commence au désert.

Le diable va tenter Jésus comme jadis le peuple mit Dieu à l’épreuve au travers de leurs revendications. Changer les pierres en pain rappelle la faim et le don de la manne (Ex 16, 1-36).

Jésus répond en citant le Livre du Deutéronome (Dt 8,3). Jésus rappelle implicitement le sens de la faim et du don de la manne : faire comprendre que ce qui réjouit le cœur de l’homme c’est le don de la Parole de Dieu.

Jeûner pendant le carême c’est faire grandir une autre faim, retrouver un autre appétit : celui d’être nourrit de la Parole. Et si on lisait l’Ecriture pendant le temps d’un repas lorsque nous jeûnerons ?


La deuxième tentation se passe « plus haut ».

La pédagogie est subtile car derrière toutes tentations, de convoitises, de pouvoirs, de gloires et d’honneurs se cachent sans pour autant que l’on en prenne conscience, une forme d’idolâtrie envers le Tentateur. Cette tentation n’est pas sans évoquer ce qui s’est passé avec Moïse sur la montagne en face de la Terre Promise (Dt 3,24-29): Dieu donne en héritage le pouvoir sur toute cette terre (Dt 4, 1-6), mais en échange le peuple doit sans cesse se souvenir du décalogue reçu à l’Horeb (Dt 4, 9-15) pour ne pas retomber dans le péché du Veau d’or (Dt 4, 16-24).

Jésus citera à nouveau l’Ecriture (Dt 6,13) pour rappeler cela et surtout l’engagement de fidélité.

Sommes-nous prêts à choisir entre une vie de fidélité ou la convoitise qui engendre calculs et réseaux d’influences?


La troisième tentation se passe au sommet du Temple.

Elle n’est pas sans rappeler le dilemme de la fidélité selon le prophète Malachie (Ml 3, 8-15). Pourquoi demeurez fidèle puisque ceux qui mettent volontairement Dieu à l’épreuve de sa fidélité sont prospèrent ? Le diable tente Jésus par un verset de l’Ecriture (Ps 90, 11-12) : il se moque bien de la promesse d’engagement qu’il contient.

Jésus répond par l’Ecriture en rappelant le décalogue (Dt 6,16): Il a bien discerné la supercherie du Tentateur et sa perversion de la Parole de Dieu comme jadis avec Adam.


Inlassablement demandons ce même esprit de discernement !

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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