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Vous cherchez trop à comprendre… C’est un grave défaut !


Commentaire d’évangile (Jn 21, 1-19) pour le 3ème Dimanche de Pâques (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 05 mai 2019.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 03 mai 2019.




Et pourtant…

L’ultime apparition de Jésus aux disciples ne semble pas susciter leur curiosité.

Retour sur une finale évangélique en transparence



Nous sommes toujours dans la dynamique de l’envoi pascal.

A peine après avoir fini l’octave de Pâques, la liturgie nous fait entendre la finale de l’Evangile de Jean où l’on assiste à l’envoi en mission de Pierre.

Nous pourrions nous poser bien des questions en méditant cette page de l’Ecriture. Pourquoi n’ont-ils pas demandé à Jésus la raison d’amener des poissons alors qu’un repas est déjà prêt ?

Pourquoi ne réagissent-ils pas alors que le dialogue entre Jésus et Pierre prend une dimension publique en sous-entendant des relations conflictuelles?


Il y a un rythme similaire entre ces 2 épisodes.

Celui surnommé la Mensa Christi est en 3 parties : la pêche nocturne, l’ouverture des yeux avec la pêche miraculeuse, l’échange et le repas.

Le dialogue entre Jésus et Pierre est aussi en 3 parties : la fin du repas, l’échange avec 3 questions, l’envoi pour suivre le Christ.


Outre le repas, la dynamique de l’échange est un point commun.

On pourrait dire que l’un prépare l’autre !

Dans un cas Pierre échange du poisson qu’il a pêché contre la nourriture préparée par Jésus. Dans l’autre cas il échange son amour contre un mandat confié par Jésus.

Dans un cas Pierre se met à l’eau en reconnaissant le Seigneur, dans l’autre il est consacré dans sa charge pastorale.


Peut-on dire que Pierre vit ici comme un baptême ?

Il plonge dans l’eau comme pour se purifier de sa faute, il prend part au Repas du Seigneur pour avoir part à son ministère malgré son reniement.

Il semble vivre ce que disait l’oraison de dimanche dernier : « …augmente en nous ta grâce pour que nous comprenions toujours mieux quel baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaître, et quel sang nous a rachetés. »


Pour comprendre cette Pâque de Pierre, revenons à cet admirable échange.


Jésus le met à part avec cette question « m’aimes-tu plus que ceux-ci ».

Sa réponse « …Toi, tu le sais : je t’aime » est intéressante.

Il confesse que Jésus seul connait le fond de son cœur.

Nous pourrions prendre appui sur le psaume 138 (139) pour analyser la profondeur de cet échange: « Tu me scrutes Seigneur et tu sais… De très loin tu pénètres mes pensées ».

Il reconnait implicitement en Jésus, le Fils de Dieu.


Puis en le désignant comme le seul qui sait son amour, peut-être sous-entend-il que les autres en sont restés au reniement et qu’ils doutent de sa fidélité.

Peut-être que le sérail du Seigneur est en crise…


Sa réponse porte en elle un regret, une culpabilité qui le place à part des autres disciples à cause des conséquences de son acte public, mais en même temps un acte de foi où il ne reste que l’amour, où l’assurance insolente d’une volonté orgueilleuse, fût-ce telle de conversion, est bien morte.


Cet échange, ajout tardif de l’évangile, prend la valeur d’une réintégration de l’apôtre.


Il fait l’expérience d’une nouvelle naissance : la joie d’être sauvé !

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