Suivons de près le moissonneur !
- bohleremmanuel
- 10 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Jn 17, 20-26) pour le 7ème Dimanche de Pâques (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 02 juin 2019.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 31 mai 2019.

« Le moissonneur »,
par VAN GOGH (1853-1890) d’après Jean François MILET (1814-1875)
Entre Ascension et Pentecôte, l’Eglise invoque l’Esprit Saint en célébrant une neuvaine liturgique.
En se préparant à accueillir ce don elle entre dans l’intimité de la prière qui unit Jésus-Christ et son Père.
Nous pourrions lire cet Evangile comme si nous yeux suivaient le geste d’un moissonneur…
En faisant des arcs de cercles avec sa faux il fait tomber les épis de blé que l’on met en fagot pour être glanés.
L’évangéliste écrit en faisant des arcs de cercles avec ses idées.
C’est à nous de ramasser cette récolte qui pourra devenir une semence en nos cœurs.
Il y a 3 mouvements que l’on peut identifier par l’invocation « Père ».
Jésus s’adresse par 3 fois à son Père.
Il est toujours émouvant d’entendre ce récit qui rappelle sans cesse à nos sourdes oreilles qu’avant que l’on ne soit, Jésus priait déjà pour nous.
Nous étions déjà présents au moment crucial de son offrande dont nous avons fait mémoire à travers la célébration du Triduum pascal.
Le 1er mouvement du moissonneur parle de l’unité mais pas n’importe laquelle. Il s’agit de l’unité liée au mystère de l’Incarnation. Nous touchons le mystère de l’identité du Jésus de Nazareth : il est à la fois vrai homme et vrai Dieu. Ce mystère se prolonge dans la vie de chaque croyant. Recevoir la Gloire dont parle Jésus c’est recevoir une Grâce : celle de devenir enfant de Dieu. Par le baptême, notre humanité est associée de manière indélébile à la divinité de Celui en qui nous croyons. C’est un appel à l’unité spirituelle, c’est-à-dire rechercher inlassablement dès ici-bas, à travers notre vie terrestre, la communion avec la vie divine.
Le 2ème mouvement parle de la vie du ciel. Jésus nous rappelle que notre vie humaine ne se résume pas à notre passage sur cette terre. Au contraire elle a une vocation : celle d’entrer et de partager la vie divine, écho du mystère de l’Ascension où l’humanité entre dans la divinité. Il n’y a que le christianisme pour oser confesser un tel mystère : toutes vies, quelques soit sa fragilité, son handicap, ses maladies et souffrances, ses échecs comme ses réussites n’ont pas de finalité uniquement terrestre mais céleste ! Sans cette espérance, on peut alors comprendre pourquoi certaines obédiences souhaitent empêcher de vivre au non même d’une délivrance. Si le Ciel est fermé et obscur alors la vie terrestre peut devenir insupportable et la souffrance incompréhensible. Mais depuis l’Ascension, le Ciel nous est vraiment ouvert et sa lumière peut guider notre marche. Dès ici-bas nous pouvons entrevoir cette Gloire du Ressuscité, notre unique espérance.
Le 3ème mouvement parle de recherche et d’amour. Jésus a fait connaitre le mystère de son Père, il a fait comprendre avec intelligence le sens des Ecritures pour illuminer la route des disciples. Cette illumination de l’intelligence permet surtout de saisir combien nous sommes aimés. C’est la connaissance de l’amour qui nous met en mouvement vers le Ciel.
Voilà le cœur de la prière, fondation et élévation de la vie spirituelle.
C’est là que nous vivons en espérance!
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