« Tu as pour manteau la lumière » (Ps 103,2)
- bohleremmanuel
- 10 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Lc 9, 51-62) pour le 13ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 30 juin 2019.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 28 juin 2019.

Jésus illumine la marche de ses disciples. 2 épisodes le présentent comme un nouvel Elie !
Le 1er épisode est l’étape au village des samaritains.
Jésus envoie ses disciples comme jadis Dieu envoya le prophète Isaïe (Is 40,3) pour préparer sa venue. Le dernier des prophètes envoyé fût Jean-Baptiste, dont l’évangéliste Luc souligna le lien mimétique avec le prophète Elie (Lc 3,4).
Cependant on refuse que Jésus vienne dans ce village pour le simple motif qu’il se rend à Jérusalem. La question soulevée profonde, cruciale !
L’évangéliste Jean la reprendra à travers le dialogue avec la Samaritaine (Jn 4, 5-42): où peut-on adorer le vrai Dieu ?
Est-ce au Temple de Jérusalem ou bien est-ce sur la montagne que vénéraient les samaritains ? Depuis le schisme entre Ies Royaumes de Juda et d’Israël (928 avant JC), les Samaritains étaient mal vus par les autorités religieuses. En se rendant à Jérusalem avec détermination comme le souligne l’évangile, Jésus semble se placer du côté du Temple ; et ce refus des samaritains semble être le vestige de cette querelle millénaire.
Face à cela les apôtres Jacques et Jean invoquent le « feu du ciel », comme jadis le prophète Elie demanda que le feu tombe du ciel sur les officiers du roi Ahazia qui voulaient le forcer à descendre de sa montagne.
Par 3 fois le feu tomba du ciel et les détruisit avec leur cinquantaine. Envoyé par Dieu, Elie descendit de la montagne et dénonça idolâtrie du Roi envers les Baals. Il annonça sa mort prochaine pour avoir rejeté l’Alliance avec le Dieu de ses Pères (2 R 1, 9-18).
Dans l’évangile ce rappel met en lumière l’accueil de Jésus comme étant l’authentique Messie, le Fils de Dieu. Le refus comme le feu du ciel sont autant de signes qui rappellent la fidélité envers l’Alliance avec Dieu. Cependant Jésus refuse de faire tomber ce feu comme si les samaritains n’étaient pas si infidèles que cela…
Le 2ème épisode est constitué de 3 personnages qui mettent en relief le fait de « suivre le Maître ».
La première intervention appelle à la radicalité : consentir à devenir nomade et vivre une authentique diaspora culturelle. L’allusion à la pierre pour reposer la tête n’est pas sans rappeler la marche de Jacob (Gn 28, 1-4). En dormant sur une pierre, il fit le songe avec l’échelle (Gn 28, 11-19) marquant le lieu d’une rencontre : Dieu visite son peuple au cœur de son pèlerinage.
Quant aux 2 autres ils développent le cheminement spirituel d’Elisée (1 R 19, 16-21). Le 1er personnage parle de retourner enterrer les morts et le 2ème de regarder en arrière avec l’image de la charrue. Face à l’appel d’Elie, Elisée alla embrasser ses aïeux avant de transformer le fruit de son travail en holocauste : sa charrue devint le bois du sacrifice et son attelage l’offrande. Elisée se détache pour être totalement libre.
Suivre le Christ appelle à ce détachement : tout ce qui nous retient devient matière, offrande eucharistique pour devenir un mendiant de Dieu.
La voilà la vraie liberté des enfants de Dieu (Rm 8, 21) !
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