Apprenez à comprendre ce que vous dites !
- bohleremmanuel
- 10 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Lc 11, 1-13) pour le 17ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique C), célébrée cette année le dimanche 28 juillet 2019.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire l’AMI HEBDO, au sein de l'édition du 26 juillet 2019.

« Le sommeil d’Elie » (1650-1655), par Philippe de CHAMPAIGNE (1602-1674)
Jésus ne fait pas que donner des mots à apprendre pour ses disciples qui veulent prier. Il apprend à en comprendre leurs sens cachés.
La liturgie de ce dimanche nous fait entendre le récit de l’institution du Notre Père dans son intégralité (Lc 11, 1-13).
Nous oublions trop souvent que ce récit fait partie d’un ensemble: le texte du Notre Père (Lc 11, 1-4) et 2 paraboles qui lui sont adjointes comme complément (Lc 11, 5-8 et Lc 11, 9-13).
Dans ce contexte évangélique selon saint Luc, on ne peut comprendre le sens des mots du Notre Père, sans prendre en considération l’interprétation des 2 paraboles.
A notre tour, visitons ses 2 petites histoires pour comprendre la signification de ces mots que nous avons appris lors de notre initiation à la vie chrétienne.
La première parabole est une réécriture de la visite des trois voyageurs au chêne de Mambré (Gn 18, 1-16) où Abraham avait dressé sa tente.
En effet, ils viennent visiter Abraham par surprise et ce dernier leur offre l’hospitalité. Il va demander à sa femme Sarah de leur préparer du pain pendant qu’il demande à ses serviteurs de préparer un veau. Au cours du repas les voyageurs annoncent à Abraham qu’il aura une descendance. Dans l’évangile nous avons le même contexte entre Abraham et Sarah: un voyageur vient subrepticement, on vient demander 3 pains pour l’accueillir. On met en lumière cet élément dans un contexte d’hospitalité et de mendicité.
En priant le Notre Père, nous sommes comme des mendiants qui viennent auprès de Dieu. Ce dernier devient comme un hospitalier pour nous donner ce pain de chaque jour. Mais quel sens donner au pain ? Quel est ce pain ?
La deuxième parabole nous sera d’un précieux secours.
Comme par un phénomène de parallélisme, l’autre parabole met en lumière la dynamique de la demande « frapper à porte » et du don à travers plusieurs exemples concrets. Il y a une qualification morale: soit il est bon, soit il est mauvais.
L’image du scorpion et du serpent est une citation directe liée à la succession de Salomon (1 R 12, 1-14) où le nouveau roi Roboam rendit encore plus dure la servitude infligée au peuple, et ce malgré sa demande de l’allégée. Le pain que Dieu donne à travers la prière est un pain de miséricorde, un pain qui libère de la servitude du péché. Ce n’est pas un pain pour condamner, mais pour pardonner.
L’image du poisson est liée au récit de Jonas (Js 2, 1-11) et de son passage dans la baleine. Figure du séjour des morts de Jésus-Christ et de sa résurrection. Mais aussi signe d’une libération et d’une protection de Dieu. Le pain que Dieu donne est un pain de vie, une nourriture pour le voyageur, comme jadis pour le prophète Elie (1 R 19, 5-8).
La parabole se termine en disant explicitement que Dieu donne son Esprit.
Nous pouvons comprendre que le pain n’est autre que le don de l’Esprit-Saint.
C’est lui que nous demandons comme nourriture à chaque prière : un esprit de miséricorde et de vie. Un esprit libérateur et protecteur.
Voilà ce don quotidien que nous mendions à n’importe quelle heure!
Surtout parce que nous en avons faim !
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