Lorsque Jésus fait ses mondanités… Leçon d’hospitalité évangélique!
- bohleremmanuel
- 23 nov. 2020
- 2 min de lecture
Ce texte a été publié le 30 août 2013 pour le journal hebdomadaire « L’Ami Hebdo », à propos de l’Evangile pour le 22ème dimanche du Temps Ordinaire: 1er septembre 2013 (Mt 25, 1-13).

Quand l'hospitalier est le plus mal logé....
Vous connaissez sans doute le vieux dicton : « Le cordonnier est le plus mal chaussé ».
Et bien je trouve que cet Evangile nous transpose le même problème pour le cas de celui qui est hospitalier…
Jésus est tout de même témoin du sans-gêne de ces invités qui agissent comme s’ils étaient propriétaires des lieux. Ah ces gens qui font comme s’ils étaient chez eux, sans se soucier de celui qui les accueille, quelle audace !
J’apprécie toujours le ton sarcastique de l’évangéliste lorsqu’il présente de manière caricaturale et carnavalesque certains adversaires de Jésus.
Imaginez que Jésus se trouve chez les Pharisiens… Les biens pensants du judaïsme… Ceux qui ont la certitude d’être des justes. A tel point qu’ils sont presque sur de n’avoir plus besoin de Dieu, tellement ils se mettent à croire que l’application de la Loi suffit pour obtenir le Salut. A force de se focaliser sur l’instrument qui peut donner le Salut, ils en oublient Celui qui seul peut l’opérer à travers lui.
Et bien ces mêmes personnages sont ici décrits comme des gens peu vertueux… Ils choisissent les meilleures places sans attendre celui-là même qui les a invités. L’Evangéliste présente au travers de cette vision pamphlétaire du pharisianisme, une expression renouvelée du péché adamique.
En effet, dans la parabole que Jésus propose à la suite de ce constat visuel, si les Noces évoquent le Banquet Céleste ouvert à tous, et Dieu le Maître qui invite ; alors ceux qui choisissent seul les premières places sans le Maître, représentent tous ceux qui veulent se justifier, se sauver par eux-mêmes, sans Dieu. Or qu’est-ce que le péché d’Adam sinon d’avoir succombé à cette tentation ?
En sommes, ces « invités » commettent deux fautes vis-à-vis du plus grand des commandements de l’Ancienne Alliance. En choisissant seuls leur place, ils manifestent que Dieu n’est plus au centre, au cœur de leur amour. En se moquant complètement de celui qui invite, ils manifestent qu’ils n’aiment pas le prochain comme eux-mêmes !
Ainsi, avec l’exposition de la scène et la parabole qui suit, l’Evangéliste présente les pharisiens comme humainement des mal élevés, et spirituellement comme des iconoclastes de la propre Loi dont ils se font les « faux dévots »!
Heureusement que le début de l’Evangile selon saint Luc nous permet d’entendre, dans la bouche de Marie : « … Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles ». Marie, nous donne par anticipation, la clef pour comprendre cette situation. Elle nous révèle que si Dieu est le Tout-Puissant, cela ne l’empêchera de s’abaisser pour se faire le Serviteur de tous. C’est dans son abaissement, qu’il devient de l’humus pour faire grandir notre humanité.
A travers cette parabole, Jésus accomplit ce que Marie avait prophétisé, suite à la confession de foi de sa cousine Elisabeth, à l’issue de sa salutation. Jésus nous invite à le suivre sur ce chemin, sur son chemin. Suivons-le sur son chemin de l’abaissement, voilà la vérité qui nous conduit à la vraie vie. Apprenons, tout comme lui, à vivre authentiquement de l’hospitalité d’autrui !
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