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Lumière ? Vous avez dit lumière ?


Commentaire d’évangile (Mt 5, 13-16) pour le 5ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 9 février 2020.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO, au sein de l'édition du 7 février 2020.






Alors que l’évangile de ce dimanche est si court, le mystère n’a jamais été aussi grand ! Retour sur la Présentation de Jésus au Temple (2 février) et plongeons dans ce resplendissant abîme !

Plus de 40 jours après la Nativité, jamais cette fête n’a autant éclairé nos journées et devrait encore illuminé nos maisons.

« Par ta lumière, nous voyons la lumière (Ps 35 (36), 6)» pourrait être la clef d’entrée du mystère de cette fascinante clarté.

Qu’est-ce que cette lumière dont on parle tant?

Par le don de l’Esprit nos yeux peuvent s’ouvrir, et comme Syméon, voir Celui qui vient à notre rencontre.


Il y a un envoi : « vous êtes la lumière du monde ».

Quelle est cette épiphanie qui concerne les disciples ?

Dans l’Evangile selon saint Matthieu, c’est le fruit d’un itinéraire quasi initiatique.

Jésus, après son baptême (Mt 3) est poussé par l’Esprit pour partir 40 jours au désert.

Pour rester fidèle à son Père, il sera mis à l’épreuve par Satan (Mt 4, 1-11) sur sa connaissance de l’Ecriture.

En revenant, il appelle ses premiers disciples (Mt 4, 12-25) et sur la montagne comme pour l’épisode du Buisson Ardent (Ez 3, 1-17), il enseigne par les Béatitudes (Mt 5, 1-12).

L’envoi en mission est une péroraison à ce parcours de lumière.


Cependant cet itinéraire a déjà été perçu au sein de l’Evangile de l’Enfance qui a irradié la liturgie du temps de Noël.

On ne peut finalement comprendre le sens profond de la lumière sans lui associer le verbe paraître/apparaître qui coordonne l’Evangile de l’Enfance.

Ce dernier a été utilisé pour la venue de l’ange lors du songe de Joseph (Mt 1, 20) lorsqu’il s’agissait d’accueillir Marie et l’enfant qu’elle portait. Il a désigné l’étoile aux mages (Mt 2, 2 et 9) et le questionnement Hérode (Mt 2, 7) montrant l’autorité de l’Ecriture. Il a annoncé la venue de l’ange au moment du songe de Joseph pour le départ (Mt 2, 13) et le retour d’Egypte (Mt 2, 19) face à l’épreuve de la persécution.

Véritable métaphore, la lumière désigne le Verbe éternel de Dieu qui vient visiter les hommes.


Il est d’abord caché et se donne à comprendre à travers l’Ecriture.

Mais à partir de la Nativité, il se donne à voir en Jésus de Nazareth ! Dans sa chair s’accomplit toute l’Ecriture.


L’Evangile de l’Enfance selon saint Luc raconte le même mystère concernant la lumière. Marie reçoit de Gabriel l’annonce que le Verbe de Dieu prendra chair en son sein (Lc 1, 26-38).

Elisabeth chante son action de grâce parce que le Verbe de Dieu est venu la visiter (Lc 1, 39-56).

Zacharie chante son action de grâce lorsqu’il révèle à Jean-Baptiste qu’il préparera le chemin pour que l’Astre d’en haut vienne visiter ce monde (Lc 1, 67-80).

Les anges chantent aux bergers leur action de grâce parce que le Verbe de Dieu est né parmi les hommes (Lc 2, 1-20).

Enfin Syméon chante son action de grâce parce qu’il voit déjà en Jésus le Salut qu’il espérait (Lc 2, 22-32).

« Vous êtes la lumière du monde » ?

Cela désigne notre attachement et notre fidélité au Verbe éternel de Dieu.

A nous de chercher où il viendra nous visiter !

A nous d’être disciple du Verbe éternel, autrement dit disciple de sa lumière.

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