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L'Evangile du paraître !


Commentaire d’évangile (Mt 3, 13-17) pour la Fête du Baptême de Jésus-Christ (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 12 janvier 2020.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO, au sein de l'édition du 10 janvier 2020.






Entre se présenter, devenir visible et se faire remarquer intentionnellement, la nuance est subtile pour utiliser le verbe paraître, maître-mot de l’Evangile de l’Enfance selon saint Mathieu (Mt 1-2).

Ayant la même racine que le verbe apparaître, le verbe paraître est incontournable jusqu’à l’inauguration du ministère de Jésus (Mt 3).

Il est utilisé pour la venue de l’ange lors du songe de Joseph (Mt 1,20) lorsqu’il s’agissait d’accueillir sa promise déjà enceinte.

Il désigne l’étoile aux mages (Mt 2,2 et 9) et le questionnement Hérode (Mt 2,7).

Pour échapper au massacre, il annonce la venue de l’ange au moment du songe de Joseph pour le départ (Mt 2,13) et le retour d’Egypte (Mt 2,19).

Il désigne enfin l’entrée en scène de Jean-Baptiste au désert de Judée (Mt 3,1) mais aussi celle de Jésus au bord du Jourdain (Mt 3, 13).


Utilisé autant de fois et à des moments aussi cruciaux de la narration, le verbe paraître permet à l’Evangile de rendre visible une réalité cachée depuis l’origine.

L’acte d’écrire l’Evangile devient comparable à un acte de création où la lettre gravée sur le papier fait surgir devant nos yeux une réalité encore voilée.

L’Evangile permet une Révélation !


D’ailleurs le récit de l’Epiphanie (Mt 2,1-12), véritable initiation, a montré que l’Ecriture dévoile ce qui est caché!

C’est uniquement par elle que l’on sait qu’il faut aller à Bethléem. L’étoile annonce que le Verbe éternel est descendu chez les hommes (Jn 1,9-14), mais seule l’Ecriture permet d’en connaitre la destination !


Scrutons la syntaxe de l’Ecriture pour voir apparaître cette étoile


Tel un surgissement inattendu provenant de nul-part…

Jésus paraît au Jourdain alors que Jean-Baptiste confère un baptême de conversion et de purification (Mt 3,6)…


Mais un problème se pose… Pourquoi Celui qui est sans péché aurait-il besoin d’être baptisé? La réaction de Jean-Baptiste va dans ce sens (Mt 3,14).


Jésus veut qu’il y ait une continuité et non une rupture (Mt 3,15)!

Entre les 2 hommes se joue un passage : celui de l’ancienne vers la nouvelle Alliance, celui d’un nouveau baptême.


Mais aussi un admirable échange.

Lorsque Jésus entre dans le Jourdain s’accomplit cette prophétie d’Isaïe (Is 60,1-6) entendue à l’Epiphanie : « sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît ».

Sur l’eau apparait et plane (Gn 1) maintenant la gloire du Verbe éternel !

C’est elle qui resplendira sur tous ceux qui recevront le baptême.


Lorsque nous contemplons l’eau baptismale, ce n’est pas tant notre visage qui apparait dans les reflets, mais mystérieusement l’image du Fils éternel qui nous révèle combien nous sommes aimés par le Père, grâce à son regard.

Par le miroir de l’eau du baptême, Dieu lui-même peut contempler sa créature et lui faire entrevoir combien elle est aimée!


Dans le baptême parait l’Amour éternel qui demeure au milieu de nous !

Cet Amour paternel imprime en nous l’image du Fils et nous consacre par le don de l’Esprit (Mt 3,16-17) pour rayonner de la Charité (Is 61,1)!

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