Là où le péché abonde, la Grâce surabonde !
- bohleremmanuel
- 15 déc. 2020
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile (Mt 17, 1-9) pour le 2ème Dimanche du Temps du Carême (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 8 mars 2020.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO, au sein de l'édition du 6 mars 2020.

« Le rêve de Jacob » (1792), par Jacques REATTU (1760-1833)
La montagne, lieu de la suprême tentation de l’idolâtrie et de l’abandon de la foi, devient le lieu où Dieu se dévoile son visage découvert et propose une nouvelle Alliance.
Le premier dimanche de carême a été riche, revenons sur l’Evangile de dimanche dernier (Mt 4, 1-11) pour prendre comprendre ce qui est en jeu aujourd’hui.
Ce parcours initiatique permettait de prendre la pleine mesure de la pédagogie du Mal, de la tentation, mais surtout comment Jésus donne un suprême exemple de Grâce pour déjouer un à un les pièges du Tentateur.
Revenons sur cet Evangile que l’on pourrait volontiers surnommer « l’Evangile des montées» pour reprendre la démarche des pénitents que priaient les « psaumes des montées » (Ps 120-134) lorsqu’ils montaient en pèlerinage au Temple de Jérusalem.
En revenant du désert (c’est-à-dire au niveau de Jourdain et du désert de Jéricho) Jésus est tenté sur une question de nourriture qui rappelle l’épisode d’Elie nourrit par l’ange avec du pain posé sur des pierres (1 R 19, 1-8). En citant l’Ecriture (Dt 8,3) Jésus met en lumière la place centrale de l’Ecriture, véritable pain pour le pèlerin que l’on mange comme jadis le prophète Ezéchiel mangeait les rouleaux de l’Ecriture (Ez 3, 1-11).
On monte sur le pinacle du Temple de Jérusalem et le Tentateur propose un travestissement de l’Ecriture concernant le signe de la pierre (Ps 90, 11-12) pour tenter Jésus sur l’autorité spirituelle. Jésus rétablit la vérité en citant l’Ecriture (Dt 6, 16). Mathieu se moque du Temple et le désigne comme un lieu de compromission où l’on abuse du pouvoir spirituelle en manipulant et détournant les fidèles par une mauvaise interprétation de l’Ecriture. (Toute allusion à des faits actuels ne serait que pure coïncidence….).
Enfin on monte encore plus haut sur une haute montagne. Sans aucuns artifices, le Tentateur va droit au but : il demande à Jésus un acte d’idolâtrie en échange du pouvoir temporel et de la vaine gloire. Par contre Jésus reste sous l’autorité de l’Ecriture, il repousse le Tentateur en prenant appui sur elle (Dt 10, 20).
Aujourd’hui nous revenons avec le Seigneur sur cette haute montagne, jadis lieu sublime de la Révélation mais aussi de suprême tentation.
La Transfiguration nous remet dans ce dépouillement radical : il reste Jésus et Jésus seul !
Il n’y a plus de pain ou de pierre, mais il n’y a que de la lumière !
Elle désigne indirectement le Verbe éternel de Dieu prophétisé par Moïse et Elie.
Mais le Verbe de Dieu c’est Jésus et Jésus seul, avec qui les deux prophètes conversent. Son autorité spirituelle est manifestée.
Il n’y a plus de pouvoir temporel, de veine gloire ou de sermons de séduction sur je ne sais quelles promotions ou autres avantages en natures. Il n’y a que Jésus et Jésus seul qui annonce indirectement que son corps transfiguré sera celui qui sera crucifié.
Après une semaine de carême sommes-nous déjà ainsi dépouillés ?
Pour qu’au moment où nous proclamerons la foi de notre baptême nous redisions indirectement qu’il ne nous reste que Jésus et Jésus seul…
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