Que je suis joli! Que je me sens si beau! »… Une fable évangélique?
- bohleremmanuel
- 23 nov. 2020
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Cet article a été publié dans l’hebdomadaire « L’Ami Hebdo » daté du 25 octobre 2013. Il s'agit du commentaire d'évangile pour le dimanche 27 octobre 2013: 30ème Dimanche du Temps Ordinaire (Lc 18, 9-14).

« Que je suis joli, que je me sens si beau! » Sans mentir, si ce travestissement sarcastique des vers du célèbre poète du Grand Siècle français, pourrait être la prière de ce pharisien évangélique, dont la renardise sonne aussi faux que la stridente mélopée d’un corbeau, alors pardonnez-moi cette étrange confusion... Des genres!
Je me demande si une rencontre entre la poésie et l’Evangile ne pourrait pas nous aider, une fois de plus, à comprendre le récit Lucanien.
Imaginez que ce pharisien aux allures de renard se nomme Elie, en souvenir du grand prophète du Livre des Rois, qui en ermitage au bord du Jourdain, se faisait ravitaillé par des corbeaux, dignes envoyés du Seigneur. Imaginez donc un de ces corbeaux, dont l’apparence ne serait pas aussi belle qu’un ange, mais qui aurait un fromage divin nommé « la Justification », dont l’odeur de sainteté proviendrait d’une fruitière céleste, où après des siècles d’affinage, le Fils de Dieu lui-même nous en aurait ouvert les portes. Après tout, Jésus ne nous a pas laissé que du pain sec le soir du Jeudi saint ! En le mangeant, ce pain s’accompagne bien évidement de « la Justification »…
Pour le publicain, prenons tout simplement le célèbre Zachée.
Voilà ce que pourrait donner la célèbre poésie :
Maitre corbeau, sur une chaire à prêcher, tenait en son bec un fromage, Maitre Elie par l’odeur alléché lui tint à peu près ce langage. Et bonjour monsieur du corbeau, n’est-ce pas que je suis joli, n’est-ce pas que je suis beau ? Sans mentir si mon ramage se rapporte à mon habillage, je suis assurément une image Divine et mosaïque en mes exploits. A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie, et pour montrer son terrible effroi, Déploie largement ses ailes, repoussa Elie et à Zachée, partagea sa proie. Zachée saisit sa part avec confusion, tant il se connait… Son passé de voleurs, ses injustes impositions. Et le corbeau de dire : Elie, tu n’es qu’un flatteur qui vit au dépend de ceux qui t’écoutes. Avec cette leçon, ta part de fromage t’attendra sans doute. Peux-tu faire croire que seul, tu es juste ? Pêcheur, où est l’humilité de ton cœur quand il écoute ? Elie, honteux et confus, jura, mais pas trop tard, qu’il ne recommencerait plus. »
Moralité : en Jésus son envoyé, Dieu seul est notre justification. Il la partagera à tous ceux qui, en vérité, confesseront et leur foi et ce qu’ils sont…
Et sans voir planer l’ombre d’un doute, cette confession-ci vaut bien ce fromage-là !
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