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Une fin qui nous laisse toujours sur notre faim…


Commentaire d’évangile (Mt 13, 44-52) pour le 17ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 26 juillet 2020.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO, au sein de l'édition du 24 juillet 2020.






Lorsque Jésus jongle avec les mots, les portes du mystère caché depuis l’origine s’ouvre pour qui veut l’entendre!


La finale de l’Evangile pourrait être la clef pour entrer dans l’intelligence de ces trois paraboles du Royaume.

Selon Jésus, le scribe « tire de son trésor du neuf et de l’ancien ».

Les paraboles sont comme du « neuf » provenant de « l’ancien ».

Elles font références à des images de l’Ancien Testament que Jésus interprète avec fidélité, sans ôter un seul iota, pour proposer une nouveauté jamais entendue !


Il y a d’abord l’image du champ.

Liée au Livre de Jérémie (Jr 32, 6-15), on y fait allusion à ce qui deviendra plus tard lors « le champ du potier » ou « le champ du sang » (Mt 27, 3-10). Il s’agit d’un champ acheté par la volonté de Dieu. L’acte de vente scellé a été conservé dans une jarre en terre cuite, comme on garderait les Tables de la Loi au sein de l’Arche de l’Alliance. Image de l’Alliance entre Dieu et son peuple, ce dernier a été « racheté » à grand prix, c’est à dire par la Grâce de Dieu. Cela préfigure le sang de Jésus-Christ, signe du rachat pour le pardon des péchés.


Ensuite l’image de la perle semble faire référence à un verset du Livre de Job: « Le corail et le cristal ne sont rien auprès d’elle: La sagesse vaut plus que les perles ! » (Is 28,18). Ou bien au Livre des Proverbes : « Elle est plus précieuse que les perles, elle a plus de valeur que tous les objets de prix » (Pr 3,15 ou Pr 8,11). Ce lien intertextuel nous montre que la perle désigne la Sagesse, la grâce du discernement, du cœur attentif. Seuls biens demandés par Salomon plutôt que la richesse, la gloire et la puissance. N’est-ce pas l’annonce d’un dépouillement ?

Enfin, il y a l’image du filet que l’on retrouve dans une prophétie d’Habacuc (Hab 1, 14-17) : « Tu fais désormais les hommes à l’image des poissons de la mer, de ce qui grouille sans maître : celui-là les tire tous à l’hameçon, il les drague au filet, les ramasse au chalut. Alors, il est joyeux, il exulte, alors, il offre un sacrifice à son filet, de l’encens à son chalut, car ils sont gonflés pour lui d’une part abondante, d’une nourriture copieuse. ». Le filet devient l’image d’une convocation divine où le peuple se rassemble pour offrir un Sacrifice de louange. N’est-ce pas l’image de l’Eucharistie ?


Ainsi les 3 paraboles sur le Royaume nous offre déjà une étonnante synthèse du mystère eucharistique s’accomplissant sur la Croix.



Le trésor dans le champ ?

C’est le corps du Crucifié, livré pour nous, enfoui dans la terre comme le grain de blé qui meurt pour donner beaucoup de fruit.


La perle ?

C’est son dépouillement où le mystère de la Crucifixion devient signe de contradiction et de provocation face à une certaine conception du pouvoir.


Le filet ?

C’est le mystère de l’Eglise dont la plus haute manifestation est le rassemblement eucharistique autour de la Croix et du mémorial de la Pâque du Seigneur.


L’Ecriture nous donne davantage faim de l’Eucharistie.

C’est là que le Royaume s’y manifeste !


Alors bon appétit bien sûr !

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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