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Là où l’Amour surabonde, la méchanceté abonde !


Commentaire d’évangile (Lc 9, 18-22) pour le 25ème Dimanche du Temps Ordinaire (année liturgique A), célébrée cette année le dimanche 20 septembre 2020.

Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO, au sein de l'édition du 18 septembre 2020.



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La persistance de la mémoire avec ses célèbres montres surréalistes, est une allégorie de l’éternité qui pourrait nous aider à entrevoir que l’Amour est peut-être la seule chose qui puisse faire fondre la rigidité du temps.



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Cet évangile pourrait être sous-titré par cette maxime de Jean Rhodain lorsqu’arrachant les aiguilles d’une horloge, il s’exclama à celui qui jugeait que l’heure était passée pour rendre service : « la charité n’a pas d’heure ! ».


Cet Evangile est chronométré tant les indications de temps sont nombreuses


Le Maître exécute 5 fois la même démarche.

Il sort de son domaine au lever du jour, à 9h, à 12h, à 15h et à 17h pour faire appeler et chercher des ouvriers afin de les embaucher.

Grâce à l’indication d’un ouvrier, le moment de la remise du salaire est au coucher du soleil à 18h.


Le fait que l’on donne le même salaire à tous les ouvriers, quelques soient les heures d‘embauche est la mise en récit d’une générosité excessive !

Est-ce de la folie ?


Ce Maître était-il juste vis-à-vis des ouvriers de la première heure ?


Si l’on fait une enquête, donner un denier pour le travail d’une journée est un salaire parfaitement honnête.

Les ouvriers de la première heure ne sont donc pas exploités.

Mais l’excès de générosité a cet avantage d’être un catalyseur pour révéler les pensées secrètes des cœurs.

La réaction de ces ouvriers semble manifester une compréhension du salaire en termes de mérite. On dirait aujourd’hui de pénibilité.


Or nous sommes face à de la pure gratuité.

L’amour surabonde sans notion de mérite mais par « vocation », puisque tous sont d’abord appelés par le Maître !

C’est lui qui est à l’initiative en premier.


Même si l’Evangile est chronométré, il met paradoxalement en lumière cet aspect fondamental, éternel et immuable: l’Amour de Dieu nous précède et sera toujours source d’une rencontre.

C’est la parabole de la Grâce qui précède le pécheur, de la Miséricorde qui précède la faute.


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Alors que la fête de la Croix Glorieuse a été célébrée le 14 septembre, s’il est un lieu qui accomplit par excellence cette parabole c’est bien elle.

Et si cet Evangile nous préparait à le comprendre ?


Le récit de la Passion est lui aussi chronométré :

L’arrestation de Jésus par la trahison de Judas (Mt 26,45-50) et le reniement de Pierre (Mt 26,69-75) au lever du jour.

La condamnation (Mt 27,1-2) durant la matinée.

La crucifixion et l’obscurité qui couvre la terre à 12 h (Mt 27,45).

La mort de Jésus à 15h (Mt 27,46-50).

La mise au tombeau alors qu’il est très tard (Mt 27,57-60) pour que tout soit finit lorsque commencent le Sabbat et la nuit pascale au coucher du soleil.


Matthieu est le seul à mentionner ces 2 faits : les morts ressuscitent à l’instant où Jésus meurt (Mt 27,52-53) et les Grands Prêtres vont corrompre les gardes du tombeau afin qu’ils mentent pour jeter le discrédit sur la parole des témoins de la résurrection (Mt 28,11-15).


La surabondance de l’Amour qui va jusqu’à ressusciter les morts est freinée dans son élan premier par cette haine qui deviendra persécution.


Si la Croix peut faire ressurgir en chacun notre part de ténèbres, elle est aussi le chemin vers la guérison !


Qui pourra nous libérer de la corruption sinon la générosité et la gratuité d’intention dont la Croix est le signe?

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