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La genèse de Sacrosanctum Concilium (3ème partie)


Cet article a été publiée au sein de « Eglise de Metz », la revue officielle du diocèse de Metz, pour l’édition de Février 2014, dans le cadre du 50ème anniversaire de la promulgation de la Constitution.


Concile Vatican II (octobre 1962-décembre 1965)



Le 1er dimanche de carême (16 février 1964), la Constitution Sacrosanctum concilium entra officiellement en vigueur, devenant l'un des textes normatifs de référence concernant la question liturgique (définition dogmatique et principes de réformes). Cela ne veut pas dire que tout est accompli !

En effet, la Constitution possède en elle des réformes concrètes et applicables mais, pour l'essentiel, ce ne sont que des principes qui vont conduire progressivement à la révision des livres liturgiques.



Une réforme à mener avec "sagesse et prudence"


Entre la 2ème et la 3ème session du Concile Vatican II, le pape Paul VI signa le 25 janvier 1964 le motu proprio "Sacram liturgicam" pour accompagner le travail de réforme liturgique : "Il est bien évident qu'un grand nombre de prescriptions de la Constitution peuvent être appliquées à bref délai, car il faut auparavant réviser certains rites et préparer de nouveaux livres liturgiques (que l'on nomme Edition typique. Ils sont en latin et servent de normes pour toutes les traductions). Pour que ce travail se fasse avec sagesse et prudence voulues, nous avons créé une Commission spéciale qui aura le premier rôle de veiller à ce que les prescriptions de la Constitution sur la liturgie soient saintement appliqués".

Paul VI décréta l'application des réformes concrètes contenues dans la Constitution à savoir : l'obligation de l'homélie le dimanche et les jours de fêtes, le sacrement de confirmation pendant la messe, le sacrement de mariage après l'évangile et l'homélie, et enfin l'allègement de la Liturgie des Heures avec possibilité de la prier en langue maternelle.

En accord avec le Pape, les Conférences épiscopales nationales deviennent l'instance de gouvernement en matière de liturgie pour chaque pays, et l'évêque le seul responsable dans son diocèse. La décision de l'utilisation d'une langue maternelle et la traduction reviennent, pour certaines parties à l'autorités des évêques, avec des traductions de l'édition typique après approbation et reconnaissance par le Saint-Siège.



Avoir largement accès aux Ecritures


Les évêques de France vont anticiper ce motu proprio en adressant dès le 14 janvier 1964 une Lettre pastorale aux Catholiques. Ils promulguent, en vue du 16 février 1964, les applications directes de l'entrée en vigueur de la Constitution Sacrosanctum Concilium et, selon leur droit, confèrent l'utilisation de la langue française pour des moments précis : toutes les lectures de la messe, l'usage du rituel Latin-Français de 1955 dans lequel, pour la célébration de certains sacrements et des funérailles, des éléments rituels pouvaient déjà être dits en français. La messe reste en latin. On peut remarquer que la langue liturgique change bien avant les gestes !

Cette Lettre pastorale des évêques de France montre le désir qui animait ceux de notre pays qui furent les Pères conciliaires : par l'autorisation de la langue "maternelle", ils voulaient que les catholiques puissent avant tout avoir accès largement aux Ecritures afin de mieux s'enraciner dans les mystères de la vie du Christ dont l'année liturgique est porteuse ; que le dimanche soit le Jour du Seigneur, mémorial de sa Résurrection.

Ainsi, malgré certaines imperfections, les lectionnaires actuels sont la plus grande grâce de la réforme liturgique. D'ailleurs Monseigneur Paul-Joseph SCHMITT commenta cette Lettre pastorale dans un édito et un mandement de carême au n°03 d'Eglise de Metz (février 1964).


La Commission spéciale (composée de 42 Pères conciliaires venant de 26 pays des 5 continents) promulguera le 26 septembre 1964 l'instruction "Inter Oecuminici" pour l'exécution de la Constitution. Elle comporte les modifications précises pour la messe, les autres sacrements, le chant et le mobilier. Elle concerne également les parties des rituels pouvant être traduites. Les évêques de France promulgueront 2 ordonnances pour l'application de cette instruction de la Commission spéciale, les 14 octobre et 24 novembre 1964. Ils avaient demandé tout ce qu'il fallait afin que tout ce qu'il était possible de traduire en français puisse être approuvé. Cela confirme bien que l'aspect fondamentale de la réforme liturgique semble être ce gigantesque travail de traduction afin de pouvoir prier dans sa langue maternelle. On réforme la parole avant les gestes !


Un an après le début de la réforme de la parole, commenceront la réforme des gestes !

En effet, le 7 mars 1965 lors du 1er dimanche de carême, les rites liturgiques commenceront officiellement à être modifiés en attendant la promulgation des nouveaux livres liturgiques. Par exemple le n°01 d'Eglise de Metz de 1965, la chanoine Emile RUER écrivit un protocole pour mettre en œuvre cette première réforme des rites de la messe, avec la traduction officielle des parties pouvant être en français.


Si les rites liturgiques commencent officiellement à changer à partir du 7 mars 1965, il faudra attendre patiemment 1977 pour que le dernier livre liturgique révisé soit promulgué.

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