La beauté comme chemin vers Dieu
- bohleremmanuel
- 5 mars 2021
- 3 min de lecture
Cette synthèse a été publiée au sein de « Eglise de Metz », la revue officielle du diocèse de Metz, pour l’édition de Novembre 2014.

Dans le cadre du congrès diocésain "La joie de l'Evangile" convoqué par Mgr LAGLEIZE le 4 octobre 2014, Emmanuel BOHLER, directeur du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SDPLS), a animé le forum consacré à "la beauté comme chemin vers Dieu". Il nous propose une synthèse des échanges qui se sont tenus en l'église saint Maximum.
Introduction
Le titre du forum est incomplet, car avant de penser à Dieu en faisant une œuvre, un artiste va d'abord rechercher autre chose. Toute réalisation artistique est une quête permanente vers ce Beau, faisant de l'œuvre une réalisation toujours inachevée, incomplète. Mais est-ce que ce "faire" de l'artiste peut devenir également un lieu épiphanique, où comme disait saint Augustin dans son Traité sur la musique, Dieu laisse son empreinte?
Le récit de la Création au sein de la Genèse nous donne à penser, car Dieu se présente comme un artisan, un artiste. Il façonne les éléments du monde, il prend du recul et regarde son œuvre avec "émotion"… "Il vit que cela était bon"… Si Dieu façonne l'homme comme un potier, alors il laisse son empreinte dans la glaise avec laquelle il pétrit Adam. Il y a laisse le reflet de son image. Mais pourtant il laisse l'homme advenir librement. Le Créateur a toujours laissé un espace de liberté et de possible, vis-à-vis de sa créature. La beauté comme expression artistique sera toujours un chemin de liberté ouvrant sur des possibles, invitant à rechercher ailleurs Celui qui y a peut-être laissé son empreinte.
Exposés
Ainsi le forum a proposé d'entendre le témoignage de trois expression artistiques différentes, qui se mettent tout aussi différemment au service des communautés chrétiennes.
L'organiste Raphaëlle Garreau De Labarre, titulaire de l'orgue de l'église saint Maximin de Thionville, nous a témoigné de son engagement de croyante dans son service musical, surtout auprès des familles en deuil.
Raphaëlle Harter, peintre, a tenté de faire la chose la plus difficile : parler de son expérience de création. Elle n'a pas caché que sa recherche artistique sur plexiglass se passait de ce gros "bouquin" que l'on nomme la Bible, et dont elle se sentait éloignée.
Pourtant, elle a montré par hasard ses réalisations à une amie, Aude Deffense. Cette dernière a inspirée et a eu envie d'écrire des textes comme en écho aux peintures. Aude, qui a longtemps cherché son moyen d'expression, associait à sa démarche une quête intérieure.
La rencontre entre la peinture et la littérature s'est ouverte davantage lorsqu'un ami prêtre respectif, leur a donné l'idée d'y associer des textes bibliques et d'en réaliser une exposition pour le temps du carême dans une église. Cette rencontre aura permis à Raphaëlle Harter de renouer des liens avec la Bible. Rencontre progressive et éphémère entre 2 artistes et un prêtre, qui aura permis l'éclosion d'une œuvre commune, une communion entre les personnes, et qui s'en se vouloir démonstrative, aura pu ouvrir à la recherche d'un Autre, à l'image de cette quête inlassable du Bien-Aimé et de la Bien-Aimée du Cantique des Cantiques.
Conclusions
Après l'échange en carrefour suite aux 3 témoignages, voici quelques éléments qui ressortent comme un appel :
· Redécouvrir la liturgie comme beauté, comme "art de célébrer".
· Proposer davantage à des personnes artistes de partager leur don, ce qui permettrait d'ouvrir à une autre forme de relation et de communion.
· Vulgariser les clefs de compréhension des œuvres d'art et montrer en quoi cela peut faire progresser l'homme.
· Se donner les moyens de prendre conscience de la beauté des lieux et des églises où nous sommes.
· Faire entrer davantage le patrimoine artistique au sein de l'église.
· Regarder les autres et voir en chacun d'eux la Beauté de Dieu
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