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Guérison et résurrection: deux faces d'un même mystère !

Commentaire d’évangile pour le 13ème dimanche du Temps Ordinaire (Mc 5, 21-43 ; année liturgique B), célébré le dimanche 27 juin 2021.



Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 25 juin 2021.



Illustration : Extraites des "Nouvelles natures mortes"



Comme celle d’une chanson, la musique de l’Evangile peut provoquer la joie d'une audition ouvrant au sens des mots. Surtout un évangile aussi bien construit : sans doute la plus belle architecture de l'évangile de Marc !



Emportés par la foule alors que nous traînons, Jésus nous entraîne à ne former qu'un seul Corps avec lui… Serons-nous « épanouis et heureux » comme le chantait la Môme Piaf ? Oui nous le serons ! Car comment ne pas être émus lorsque viennent frapper à nos oreilles des sons émanant d'une aussi solide construction, celle d'un récit ! Comment ne pas avoir les entrailles retournées par le va-et-vient de ces mots solidement ancrés, entrelacés et élancés, comme ce foisonnement de piliers mystérieusement équilibrés, indestructibles par l'équilibre de leur clef de voûte ? Si la lecture est un mouvement d'incarnation allant du haut vers le bas, l'audition est un mouvement d'élévation. Ici, yeux et oreilles se rejoignent sur un nombre : le douze.


12 ans

Durée de la maladie pour la femme et âge pour la fille, ces deux âges se rejoignent puisque la guérison de l'une correspond à la mort de l'autre. Mais le paradoxe de cette rencontre est l'action de grâce pour l'une qui est guérie, et l'incompréhension pour l'autre qui ne l'est pas immédiatement malgré la demande de son père. La force de Jésus est-elle pour certains ou pour tous ? L'évangile nous conduit à vivre un passage. En pleine contamination la Grâce de Dieu se manifeste, et par le contaminant elle se donne ! Si la force de Jésus a guéri le corps de la femme, elle redonne vie au corps de la jeune fille. Mais quelle guérison physique ! Douze années de saignements conduisant à la disgrâce physique, pécuniaire et surtout sociale. Douze années d'impureté. Mais que faisait-elle au milieu de la farandole endiablée de cette foule, la rendant impure par sa seule présence et son contact incontrôlable ? Imaginez l'horreur si cette foule avait su qu'une impure se trouvait au milieu d'elle. Ce serait elle qui aurait crié comme les lépreux : « Impure ! »


Scandale pour les pan-médicalistes, folie pour les hygiénistes, ignoble pour les prometteurs d'un monde sans contact ! Mais pour nous il est signe d'audace évangélique, qui résonne de manière bien particulière en ces temps pandémiques. En guérissant cette femme de ce qui faisait son déshonneur, Jésus guérit aussi la foule. La rémission d'une impureté conduit à la manifestation d'une force plus grande encore : celle de ressusciter ! La vie s'épanouit au-delà de la mort ! A travers la convergence de l'histoire de ces deux femmes, comme à l'Eucharistie, quel admirable échange ! Les saignements qui rendent impure pour l'une annoncent le sang versé qui purifie. Le réveil d'un sommeil pour l'autre annonce la résurrection. Ici transparait déjà le mystère pascal. En versant son sang Jésus nous guérit de tout péché. En mourant sur la Croix l'œuvre de la résurrection s'inaugure pour être constatée au matin de Pâques.


Alors que l'impureté des saignements versés se propage et que cette contamination fait rage, une force sort de Jésus, libérée par l'ardeur qu'a cette femme d'être sauvée.

Ici l'impure touche Celui qui seul est pur !

Ici le contact physique, image de l'Incarnation, est étincelle de Grâce où l'amour d'une malade ouvre le don de l'Amour divin !


Que la force de l'esprit nous rende sans cesse plus audacieux !

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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