top of page

Les estivales johanniques pour savourer l'Eucharistie en temps de crise !

Commentaire d’évangile pour le 21ème dimanche du Temps Ordinaire (Jn 6, 60-69 ; année liturgique B), célébré le dimanche 22 août 2021.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 20 août 2021.




L'intermède des 5 dimanches avec la lecture du chapitre six de l'évangile de Jean au lieu de l'évangile de Marc va s'arrêter sur un constat d'échec : jamais les disciples n'ont été autant en tension avec Jésus. Pourquoi ce zèle lorsqu'il conduit au départ de ses disciples ?


Il est aisé de comprendre pourquoi le discours à la synagogue de Capharnaüm a tant fasciné et intrigué les exégètes. Il demeure le plus commenté du nouveau Testament tant sa lettre ne cache pas les conséquences : la situation critique, la controverse gronde, l'explosion menace. Provoquera-t-il un "schisme" ? Serait-il un discours de division ? Curieux paradoxe…


Que s'est-il passé lorsque l'on interpelle Jésus en disant que sa parole est "rude", "difficile à entendre" provoquant le départ d'un grand nombre. En quoi l'affirmation "personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père" est scandaleuse ?

Elle est au cœur de la controverse d'aujourd'hui mais elle se trouvait déjà dans le discours sur le Pain de vie à un moment clef : En commentant le récit du don de la Manne (Jn 6,31-34) Jésus révèle qu'il était ce "Pain descendu du ciel" (Jn 6,35) puis il annonce que "le pain qu'il donnera c'est sa chair donnée pour que le monde ait la vie" (Jn 6,51) tout en expliquant ce que cela signifie (Jn 6,52-58).

Cependant dans le récit de ce dimanche la citation est incomplète. Il faut revenir au discours pour l'avoir en entier : "Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour." (Jn 6,44).


Jésus révèle la Volonté du Père : il se présente comme son envoyé et surtout comme puissance de vie, puissance de résurrection : voilà le scandale !

La Toute-Puissance du Père est ici totalement donnée au Fils parce qu'il est son Verbe éternel : voilà ce qui est rude ! Le Fils agit avec la même puissance que son Père parce qu'il est Parole de Vie, Verbe de Dieu (Jn 6,45) : voilà ce qui est difficile à entendre mais qui est la nouveauté radicale du christianisme.

La Volonté du Père est que par lui, avec lui et en lui, sa Toute-Puissance de créer soit donnée au monde. Mais cela n'adviendra-t-il pas par le don de l'Esprit ?


Mais où le Fils agit-il avec la même puissance que son Père ? Où Dieu nous donne rendez-vous ?

Si le discours révèle cet admirable échange entre le Père et le Fils, le mystère eucharistique est alors son miroir, son mémorial. Le pain est ici communion au Verbe éternel et devient signe qui perpétue l'Incarnation puisqu'il est associé à sa chair livrée sur la Croix. Mais que nous communique-t-il si ce n'est une réalité de foi : la puissance de vie, la force de l'Esprit !

Le mystère eucharistique est un mystère d'engendrement où le Fils nous engendre à la vie de son Père ! Il a tout reçu de Lui et il nous donne tout ! Mystère d'un don suressentiel, nous entrons alors au coeur de la communion trinitaire, au cœur d'un brasier ardent : celui de l'Amour.


En confessant que Jésus a les Paroles de la vie éternelle, Pierre reconnait non seulement son identité de Verbe de Dieu mais il accueille surtout la Volonté du Père !

Et toi ? Par-delà le son des mots et paroles de l'Ecriture, crois-tu entendre le Verbe de Dieu ? Au-delà du pain consacré que tu reçois, crois-tu communier au Verbe fait chair ? Dans l'un et l'autre cas, crois-tu communier à cette puissance de vie ?

Comments


  • Facebook
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube

© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

bottom of page