La Croix et l'épiphanie de l'Eglise : mariage indissoluble !
- bohleremmanuel
- 26 sept. 2021
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile pour le 25ème dimanche du Temps Ordinaire (Mc 9, 30-37 ; année liturgique B), célébré le dimanche 19 septembre 2021.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 17 septembre 2021.

Si l'Eglise fête le 14 septembre l'Exaltation de la Sainte Croix en mémoire de la consécration de la basilique du Saint-Sépulcre en 335, au lieu où sainte Hélène redécouvrit la vraie Croix en 326, alors l'évangile nous guide pour en approfondir le mystère.
La concision si caractéristique de l'évangile de Marc nous conduit à une marche accélérée. Déroutant enchaînement où en quelques lignes on passe de l'annonce de la crucifixion et de la résurrection, à la question de la grandeur pour finir par l'exemple d'un enfant !
Comme l'écrit sainte Thérèse de Lisieux : "Puisque Jésus est remonté au Ciel, je ne puis le suivre qu'aux traces qu'Il a laissées, mais que ces traces sont lumineuses, qu'elles sont embaumées ! Je n'ai qu'à jeter les yeux dans le saint Evangile, aussitôt je respire les parfums de la vie de Jésus et je sais de quel côté courir…" Alors respirons les subtils parfums de cet évangile pour aller là où le Christ nous précède.
Commençons par un flash-back de ce chapitre 9. Il commence par la Transfiguration : Jésus annonce à Pierre, Jacques et Jean sa résurrection (Mc 9,2-10). Mais les disciples l'interrogent (Mc 9, 11-14) sur le sens de la résurrection à partir du "retour d'Elie" selon l'Ecriture (Ml 3,2-3 ; Ml 3,25 ; Si 48,11). Jésus leur enseigne, à partir de l'expression "Fils de l'homme" (Is 53,3 ; Ez 21, 6-12) qu'on ne peut comprendre la Résurrection sans la Passion ! Il associe ce que dit l'Ecriture du "retour d'Elie" avec ce qui est dit du "Fils de l'homme". Enfin, revenant au milieu des disciple Jésus libère par la foi un fils inconnu prisonnier d'un esprit rendant sourd-muet (Mc 9, 15-29).
Arrive notre passage : quelque part en Galilée Jésus annonce sa mort et sa résurrection. Cela ne semble pas avoir troublé les disciples puisqu'en chemin ils discutent pour savoir qui est le plus grand. L'annonce de la mort de leur Maître démasquerait-elle l'égoïsme vaniteux de leur entreprise : que vais-je surtout devenir… après !
Dans une maison anonyme de Capharnaüm Jésus propose cette brève parabole : devenir le serviteur de tous mais en prenant l'image d'un enfant, placé au milieu d'eux et qu'il faut accueillir en son nom. Dans la logique narrative directe, si les disciples veulent devenir "grand", ils doivent se faire "dernier" et "serviteur" de cet "enfant".
Comme c'est une parabole où le message est indirect que désigne cet enfant ? Quelques versets plus loin Jésus parle de ces "petits qui croient en moi" (Mc 9,42). L'Enfant ne serait-il pas l'image de la future Eglise, le rassemblement des croyants ? Ainsi les disciples devront être les serviteurs de l'Eglise.
Dans l'élan du chapitre 9, ne serait-ce pas un autre enseignement pour saisir les enjeux de la crucifixion ?
N'est-ce pas sur la Croix que Jésus s'est abaissé jusqu'à devenir le dernier, et qu'il a élevé jusqu'à son paroxysme le fait d'être le serviteur de tous ? Sublime rencontre entre le retour d'Elie et l'avènement du Fils de l'Homme (Mc 15, 35-37) !
N'est-ce pas sur la Croix que Jésus-Christ a placé l'Eglise au milieu de son amour en se livrant pour elle (Ep 5,25) ? Admirable échange !
Il nous l'a confié…
Allons-nous aussi l'aimer jusqu'au bout ?
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