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"L'Esprit-Saint lui-même prie pour nous" (Rm 8,26)

Dernière mise à jour : 2 avr. 2022

Commentaire d’évangile pour le 1er dimanche de Carême (Lc 4, 1-13 ; année liturgique C), célébré le dimanche 06 mars 2022.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 04 mars 2022.





A travers les trois récits des tentations de Jésus au désert, qui rythment le premier dimanche de chaque carême, attardons-nous plus spécialement à la figure de l'Esprit Saint.



Dès les premiers versets de la version lucanienne du récit des tentations, on peut être surpris de la place de l'Esprit. Jésus est "rempli" de l'Esprit Saint et en plus c'est "dans" l'Esprit Saint qu'il est envoyé au désert. En sommes Jésus est complètement "envahit", "enveloppé" par ce don du Père, devenu comparable à un manteau qui le couvre de son ombre.

Comme le dit le Psaume 90 (91) qui semble sous-entendu, l'Esprit devient un bouclier et il est signe de la fidélité de Dieu. C'est lui qui va protéger Jésus face aux tentations du diable. Ce combat est bien un combat "spirituel" où seule la force de l'Esprit Saint nous permet d'en être victorieux.

D'ailleurs ce temps résolument pneumatologique est un temps de quarante jours, évocation lointaine de la pérégrination des quarante ans dans le désert avant la Terre Promise. Ainsi, depuis que nous sommes entrés en carême par l'imposition des cendres Mercredi dernier, avons-nous invoqué l'Esprit Saint avant de convoquer nos propres forces et nos bonnes résolutions ? Allons faire de ces quarante jours un renouvellement dans l'Esprit Saint ?


La version lucanienne rythme les trois tentations selon le même schéma : on se déplace dans un lieu, le Diable tente par un questionnement, Jésus répond par l'Ecriture.

Cependant ces trois tentations interviennent à l'issue des quarante jours, comme si elles devenaient l'examen de passage avant une nouvelle Terre Promise. Comme si pour nous la mémoire de ces tentations ne concernait pas le temps du carême mais déjà le temps pascal ! L'Evangile nous pousse à lutter contre les tentations à chaque instant et surtout en dehors des temps pénitentiels. C'est un appel à la suite de saint Pierre : "Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi." (1P 5,8-9A)

Ensuite les lieux sont de plus en plus hauts et les tentations de plus en plus lourdes de conséquences. Au désert il y a la tentation de la nourriture terrestre, l'appétence des biens matériels. "Plus haut" que le désert, il y a la tentation des pouvoirs terrestres mais qui sont, selon l'évangéliste, déjà corrompus par la présence du Diable. Enfin, "au sommet du Temple" il y a la tentation ultime de l'apostasie et cela par la corruption de l'interprétation de l'Ecriture.

L'appétence des biens matériels, la soif du pouvoir qui divise et le détournement volontaire de l'interprétation de l'Ecriture sont autant de manifestations du péché originel, qui telle la Covid-19, risquent d'asphyxier, d'immobiliser et de contaminer l'intégrité de personne humaine. Face à cela, Jésus répond uniquement par l'Ecriture dans sa pureté originelle. A travers Jésus c'est l'Esprit de Vérité qui parle : Lui qui inspira la parole des prophètes (1 Co 12-14).

Face à cette gangrène grandissante qui entache notre humanité et qui manifeste plus que jamais l'œuvre du péché originel, l'Evangile nous invite à cette vie renouvelée dans l'Esprit.


Que ce carême soit déjà une Pentecôte !

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