Un pain de feu nourrira ton coeur de son amour
- bohleremmanuel
- 22 juil. 2022
- 3 min de lecture
Commentaire d’évangile pour le 17ème dimanche du Temps Ordinaire (Lc 11, 1-13 ; année liturgique C), célébré le dimanche 24 juillet 2022.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 22 juillet 2022.

Le Notre Père est comme une parabole où les mots choisis de la prière forme un ensemble avec une autre parabole qui en éclaire le sens. Et si l’on se mettait à l’école lucanienne pour entrer dans son mystère ?
Exorde initiatique
Si des entrailles de la terre, la fusion d’une lave se transforme en pierre par le don irruptif d’un volcan. Si dans les entrailles d’un four, au sein d’un brasier ardent, cette pierre devenue réfractaire pour qu’un pain s’y transforme. Combien plus dans les entrailles du Dieu-Trinité, au sein du brasier ardent de son Amour, un pain de feu fera irruption en nous pour nous transformer en offrande.
Narration bucolique
Pourtant l’homme et la femme sont affamés, assoiffés… Ils peinent. Ils sont irradiés pour l’aridité d’un désert qu’ils traversent avec peine. Ils attendent et ils espèrent, un réconfort, une adoucissante fraîcheur. Champs broyés pour les semailles, ils sont en recherche de mots pour s’adresser à Dieu. Et Jésus, tel un laboureur avec l’ardeur du Baptiste, leur a creusé un sillon (Ps 129,3) pour y jeter en leur cœur une semence qui germera en salut, en louange (Is 61,11). Tels sont les disciples de l’évangile, pour qui Jésus leur apportera, du ciel, ce pain de feu et cette eau de jeunesse toujours nouvelle (1 R 18,20-39), par la beauté et la vivacité de sa Parole.
Division du grain !
Verbe de Dieu visitant cette terre, Parole donnée en partage en devenant grain de blé, soufflé par les mots inspirés d’un évangéliste, ils sont comme un grain fait d’un germe : les suppliques du Notre Père (Lc 11,2-4), mais aussi d’une enveloppe : la parabole qui l’accompagne (Lc 11,5-13). Ce grain germera par la fraction de son enveloppe, et la parabole donnera sens aux demandes pour qu’un Feu descendant du ciel (Lc 9,51-62) nous embrase et nous transforme. Alors broyons ce grain, mangeons ses mots et goûtons comme est bon le Seigneur (Ps 33) !
Mais quelle confirmation !
Parabole tripartite, elle met d’abord en exergue l’extravagante demande d’un pain au milieu de la nuit, pour nourrir des amis venus à l’improviste, comme jadis les voyageurs visitant Abraham (Gn 18,1-10). Puis il y a ce crescendo de verbes où les antécédents « demander », « chercher » « frapper » ouvrent à cette ascension de conséquents « donner », « trouver », « ouvrir ». Image d’un admirable échange entre un fils et son père, entre celui qui attend et espère (Ps 130,5-6) avec celui qui peut tout pour lui (Ps 137,8). Face à cette faim, on ne peut donner un poison : au contraire, il faut un don pour vivre ! Enfin, on désigne l’admirable échange entre Dieu et sa créature. L’Esprit : voilà ce qui est donné à qui le demande ! Voilà ce don du Ciel désigné par l’image du pain ! Ainsi celui qui, à l’improviste, demande avec extravagance un pain n’est-il pas l’Homme qui demande l’Esprit à son Créateur ? Si jadis Dieu insuffla son haleine de vie à Adam (Gn 2,7), il ne peut lui redonner la morsure d’un serpent (Gn 3,1-24). Au contraire, Il envoie du haut du ciel, un don nouveau, plus grand encore : son Esprit consolateur, véritable baume de Miséricorde pour ce voyageur errant, blessé et abandonné (Lc 10,25-37).
Péroraison
Voilà ce Pain quotidien que nous invoquons dans le Notre Père : Feu d’amour, Buisson ardent de Miséricorde, onction de charité. Ce Pain descendu du ciel (Jn 6,51) fait de nous une création nouvelle (2 Co 5,17) pour un monde nouveau (Ap 21,1).
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