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« Source vive, feu, charité, invisible consécration… » (Hymne Veni Creator)

Commentaire d’évangile pour le 13ème dimanche du Temps Ordinaire (Lc 9, 51-62 ; année liturgique C), célébré le dimanche 26 juin 2022.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 24 juin 2022.




Evangile pertinent en ces périodes d’ordination, mais finalement totalement inconnu. Quel est ce Feu dans lequel Jésus est venu nous embraser ? Retour sur cette Pentecôte particulière.


Premier volet, Jésus descend de la montagne à la suite de sa Transfiguration (Lc 9,28-37) et se détermine à aller à Jérusalem. Comme l’annonçait Isaïe, voici que Jésus envoie ses messagers (Is 52 - 53) pour préparer sa venue (Is 40,3). Une passation de pouvoir est en train de se préparer entre le Maître et ses disciples comme jadis entre le prophète Elie et Elisée.

La mention que Jésus allait être enlevé au ciel, est un rappel direct par l’évangéliste de l’ascension d’Elie (2 R 2). Jésus, comme un nouvel Elie prépare déjà ses disciples à prendre sa suite. Mais quel sera le Manteau dont ils seront revêtus, quel Feu descendra du ciel, dans quel Esprit seront-ils consacrés ?

Mis en exergue par les disciples et la réprimande de Jésus, le Feu est central. Comme pour l’Exode, est-ce le Feu de la colère divine (Ex 9,23 ; Nb 11,1) demandé par les disciples à la suite de l’échec de leur mission en Samarie ? Ou bien est-ce le Feu pour un culte nouveau et restauré, comme pour Elie face aux prêtres de Balaam (1 R 18,18-40 ; 2 R 1,10-14) ? Si Jésus réprimande les disciples, c’est que le Feu qu’il fera descendre ne sera certaine pas le Feu de la colère ou celui de la vengeance.


L’autre volet est constitué de trois questions concernant l’appel à suivre Jésus.

Pour la première question, Jésus répond en deux temps. Pour Ezéchiel, le renard par sa ruse et son instinct de prédateur est l’image du faux prophète (Ez 13,4) qui corrompt l’Alliance avec Dieu (Jg 15, 4-6). Quant à l’oiseau, il est celui qui va faire son nid dans un Cèdre du Liban, image de l’Alliance avec Dieu (Ez 31,3-9) ; mais aussi dans les débris de ce même Cèdre lorsqu’il sera détruit à cause de son orgueil et de son infidélité à la Loi du Seigneur (Ez 31,10-15). C’est un appel à la fidélité malgré les épreuves et le rejet à venir. Pour cela il faut une force : comme pour Elie qui recevaient là où il reposait sa tête nourriture et breuvage de la part de l’ange (1 R 19,1-8) pour avancer jusqu’à la montagne de Dieu, la seule force est la Grâce !

Pour la deuxième question, Jésus appelle à un dépassement de foi. L’enterrement est une allusion à Joseph qui avait fait serment à son père Jacob de l’enterrer en Canaan plutôt qu’en terre d’exil (Gn 50,1-8). C’est un appel à reconnaître en Jésus le Bon Pasteur ! Alors pourquoi craindre pour ses morts puisque le Maître de la Vie qui peut tout est en face de vous ? Ne va-t-il jusqu’à libérer les morts pour les conduire jusqu’aux portes du Ciel et leur entrouvrir le lieu du repos éternel ?

Pour la troisième question, Jésus appelle à un dépassement de soi. Les adieux et la charrue sont autant d’allusion à Elisée qui après avoir salué sa famille brûla sa charrue et son attelage comme pour un sacrifice. (1 R 19,19-21). Son renoncement est ici oblation, offrande de tout ce qui a constitué sa vie pour être libre de suivre Elie.


Primat de la Grâce pour demeurer fidèle, centralité de l’œuvre de la Résurrection, offrande totale de soi : tels sont les trois caractéristiques de ce Feu qui consacrera les disciples.

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© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

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