Lorsque les apôtres passent aux actes!
- bohleremmanuel
- 23 nov. 2020
- 3 min de lecture
Cet article a été rédigé pour le journal hebdomadaire « L’Ami-Hebdo », édition du 6 juin 2014. Libre commentaire pour le Dimanche de la Pentecôte (A): 8 juin 2014 (Ac 1 et Ac 2).

D’initiés par le Maître, ils vont devenir des intiateurs.
Les deux premiers chapitres des Actes des Apôtres forment une trilogie essentielle (Ascension-Election-Pentecôte) pour fonder la future vie missionnaire de l’Eglise, et pour saisir le rôle de l’Esprit.
Après une brève introduction faite par le narrateur à Théophile (Ac 1, 1-3), les Actes de Apôtres commencent par le récit de l’Ascension de Jésus-Christ au mont des oliviers (Ac 1, 4-11). Ce mystère s’accomplit à table ! Alors que les apôtres se restaurent, Jésus va leur ouvrir l’appétit vers une autre nourriture, celle du don de l’Esprit. La table va devenir le lieu mémorial du baptême dans l’Esprit Saint.
Tout de suite après, ils quittent une table pour une autre table, celle de la Chambre Haute à Jérusalem, qui fût le lieu de l’institution de l’Eucharistie (Ac 1, 12-14). Les apôtres (dont on énumère la liste) étaient d’un même cœur, assidus à la prière. L’eucharistie est présentée comme le premier lieu de la charité fraternelle des disciples, ainsi que le premier lieu de l’envoi en mission. Elle est alors sommet de la communion fraternelle, et première source de leur future vie missionnaire !
Pierre y prononce une prédication devant 120 disciples (Ac 1, 15-26). Il expliqua dans l’Ecriture ce qui concernait Judas, afin de montrer qu’il est de la vocation du collège apostolique de rechercher quelqu’un pour lui succéder. D’après son homélie, l’élu devra être formé par toute la vie de Jésus (depuis le baptême jusqu’à l’Ascension), et être témoin de la Résurrection. Etre initié, imiter et suivre Jésus-Christ, poser un acte de foi central concernant sa résurrection : voilà les aptitudes requises ! Les disciples vont présenter deux élus, qui ont ces aptitudes. Mais l’un des deux sera choisi et consacré par l’Esprit dans la prière. Voilà la première œuvre de l’Esprit avant la Pentecôte ! Toute responsabilité dans l’Eglise vient de l’élection, du choix de Dieu ! On n’impose pas ses idées et ses politiques, on ne construit pas sa carrière ecclésiale, mais on est appelé et choisi dans la prière. Accueillir le don de l’Esprit s’est recevoir entièrement sa vie d’un Autre. Avant d’accueillir l’Esprit comme Force pour faire une œuvre, l’Eglise reçoit l’Esprit pour être, selon sa vocation. Invoquer l’Esprit devrait être avant tout pour demeurer fidèle à sa vocation et ses charismes, afin de faire la Volonté de Dieu.
Vient alors le célèbre épisode de la Pentecôte. Nous n’en connaissons souvent que le passage de la venue de l’Esprit et des disciples qui parlent des merveilles de Dieu dans toutes les langues (Ac 2, 1-11). Cependant la glorification de Dieu par les lèvres des disciples ne suscite pas l’adhésion ! Au contraire, on ne les prenait pas aux sérieux, pensant qu’ils étaient ivres ! Pierre prononce une première et enflammée prédication missionnaire (Ac 2, 14-36). Dans la lignée poétique du prophète Joël, Il fait une ode à la venue de l’Esprit Saint avec une visée universelle. Le don de l’Esprit n’est jamais pour le privé ou l’individuel ! C’est un don pour l’Eglise, qui produit en chacun des fruits singuliers. Puis en imitant Jésus avec les disciples d’Emmaüs, à partir de David et des psaumes il explique dans les Ecritures ce qui concerne Jésus. Pierre romps les Ecritures pour nous faire entrer dans le mystère de la foi. Cette prédication ouvre le cœur des auditeurs et donnera lieu aux premiers baptêmes (Ac 2, 37-41). Le don de l’Esprit nous invite à ouvrir nos lèvres pour rendre grâce, partager les Ecritures avec un cœur brûlant pour approfondir le mystère de la foi.
Enfin, on y donne des caractéristiques de la vie chrétienne, qui attestent que nous vivons dans l’Esprit de Pentecôte : assiduité à la vie liturgique par la prédication, la charité fraternelle, l’eucharistie et la prière. Assiduité au partage du bien commun, à l’allégresse et à la simplicité du cœur.
Voilà le programme après la Pentecôte, alors bon temps ordinaire !
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