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Lorsque la direction du sens marche à reculons

Dernière mise à jour : 16 nov. 2023

Commentaire d’évangile pour le 32ème dimanche du Temps Ordinaire (Mt 25,1-13 ; année liturgique A), célébré le dimanche 12 novembre 2023.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 09 novembre 2023.





D'habitude le sens d'un texte se dévoile dans la même direction que notre lecture. Pourtant il est des textes où l'analyse rétroactive est nécessaire pour comprendre... Nous verrons comment le sens de cet évangile se révèle à reculons, illuminé en commençant par la fin...

Mais avant de chercher une direction, demandons-nous d'abord où sont-elles... Car telle pourrait être la question fondamentale et originale de la parabole des dix jeunes filles invitées à des noces, pourtant si célèbre car qui cherche ces femmes trouve le Royaume !


Il est célèbre, ce cortège dont la chaste traduction les a habillées de pudeur…

Des jeunes filles dont on a caché la pureté virginale...

Si cinq d’entre elles sont prévoyantes pour mieux mettre en lumière leurs qualités pratiques, au lieu d’être sages au sens biblique, c’est-à-dire vivre selon la Volonté de Dieu (Col 1,9) ; les cinq autres sont insensées pour cacher leur inconséquence au lieu d’être folles au sens biblique, c’est-à-dire blasphématoires et rejetant Dieu (Ps 13 (14),1)...


Pourtant il est un autre cortège de jeunes filles très célèbre, provenant celui-là de l’Ancien Testament... Celui chanté par le psaume 44 (45).

Elles sont les compagnes de la Bien-aimée qui se prépare, cachée, à ses noces et dont la beauté est telle que tout le monde cherche à la contempler. Elles chantent des chants de fête en accompagnant la procession de la Bien-aimée, de sa demeure jusqu’au palais du Roi.


Dans l’évangile, même s’il y a un contexte de noces, il y a des inversions...

Le Bien-aimé devient le personnage central et non plus la bien-aimée, d’ailleurs absente. D’abord invisible, il se fait annoncer et arrive à la salle des noces.

Ensuite tout se passe de nuit et s’il y a procession cette dernière prend davantage le goût d’une retraite aux flambeaux silencieuse, sans chant, qu’un cortège nuptial éclatant.

Enfin, ce n’est plus le Roi qui est dans l’attente de sa Bien-aimée, mais le cortège nuptial du Bien-aimé, l’Epoux.


Par contre, s’il y a un point commun avec le Psaume 44 (45), c’est le mystère des lieux!

Le cortège nuptial doit « sortir » lorsque la voix de l’Epoux se fera entendre, mais sortir d’où? Lorsque l’Epoux arrive il « entre » dans la salle nuptiale avec une moitié du cortège. Cette entrée est d’autant plus marquée que l’on met en lumière sa porte se « fermant » définitivement.

Bien qu'on ne le mentionne pas, on peut déduire que les jeunes filles semblent être chez elles... Elles attendent la voix de l’Epoux pour en sortir, pour former ensuite ce cortège nuptial nocturne qui va les conduire, éclairées par leurs lampes, jusqu’à la salle des noces pour y entrer...

On peut alors comprendre la nécessité d’avoir de l’huile, non pas tant pour veiller que pour illuminer la procession jusqu’à la salle des noces !

L’huile devant servir à la procession est presque comparée à un viatique, une provision pour un voyage nocturne !

Voilà le sens qui se dévoile en prenant la direction du sens de lecture....


Pourtant, avec ce que nous avons découvert depuis plusieurs dimanches, le premier sens que nous pouvons découvrir de cette parabole c'est celui du repas de noces, à la fin, qui est l'image du Banquet céleste.


Maintenant marchons à reculons...

Si le repas de noces est l’image du Banquet céleste, alors la salle des noces peut être l’image du Ciel....

Le cortège nuptial, de nuit, l’image d’un pèlerinage vers le Ciel au moment de notre propre résurrection, lorsque nous passerons des ténèbres à la lumière (Col 1,13), image lointaine du passage nocturne de la Mer rouge guidé par la Nuée (Ex 14,15-31)...

La voix de l’Epoux, l’image de la voix de Notre Seigneur, notre Pasteur et Berger (Jn 10,1-22) lorsqu’il nous appellera à ressusciter avec Lui dans la gloire...

La maison des jeunes filles l’image d'une dernière demeure terrestre, ou bien un tombeau d’où, endormis dans la mort, nous attendons la voix de l’Epoux qui nous ressuscitera (Jn 11,1-45), c'est à dire qui nous fera sortir de nos tombeaux (Ez 37,13) ...


Alors comme les jeunes filles, avant de mourir, durant notre vie, il faudra nous préparer un viatique : l’huile et la lumière, images de l’Esprit-Saint (Sg 7,22-26), onctions dont nous avons été marqués (2 Co 1,22) pour être initié à la vie chrétienne ou bien recevoir la force de Dieu dans la faiblesse de la maladie...

Alors jusqu’à la mort, pratiquons avec une ardeur consumante, les vertus qui sont les fruits des sept dons de l'Esprit !

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