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Lorsque l'absent a toujours raison!

Commentaire d’évangile pour le 2ème dimanche de l'avent (Mc 1,1-8 ; année liturgique B), célébré le dimanche 10 décembre 2023.


Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO au sein de l'édition du 08 décembre 2023.





Si ouvrir lentement un livre ressemble à s’y méprendre à l’ouverture de rideaux de scène, alors quels personnages viennent à ta rencontre ?

 

Comme jadis pour la Genèse, le premier mot est commencement mais de quoi ?

Dans la culture grecque, chez Homère par exemple, le mot évangile désignait la gratification pour le messager d’une bonne nouvelle, ou alors les offrandes d’action de grâce aux Dieux pour une bonne nouvelle.

Avec l’Ancien testament, le sens du mot va changer. Il désigne une bonne nouvelle intérieure : l’annonce d’un Salut, une libération par Dieu aux captifs de Babylone (Is 40,9), un Règne de Paix sur les ruines de Jérusalem (Is 52,7), une délivrance et le don de la Grâce (Is 61,1). C’est pourquoi dans la nouvelle Alliance, saint Paul désignera l’Evangile comme la « puissance divine du Salut » (Rm 1,16) mais provenant de « la mort et la résurrection de Jésus-Christ » (1Co 15,1-3), donnée par Dieu et remise aux Apôtres pour l’annoncer (Rm 15,6).

 

Après le commencement de l’Evangile, voilà qu’en lisant on t’ouvre un livre, celui d’Isaïe. Cette mise en abyme va justifier l’arrivée du messager, Jean-Baptiste, comme si chaque personnage de la nouvelle Alliance, recevait de la première une convocation pour entrer en scène.


As-tu remarqué que le personnage principal est absent ? Il se fait attendre !

La construction du texte te prépare un vide pour que tu fixes ton regard sur le Baptiste et sur la mémoire biblique de ses vêtements. Que peux-tu y entrevoir ?

 

Le chameau (Gn 24,1-22) est l’image de celui qui, ayant puiser à la source de l’eau vive, la transporte pour abreuver ceux qui cherchent Dieu. Porter un vêtement à poil de chameaux montre que Jean-Baptiste est un prophète (Za 13,4) : il vient puiser à la source de l’eau vive de l’Esprit de Dieu pour en abreuver les fidèles par sa prédication et son appel à la conversion. Par le baptême dans le Feu de l’Esprit qu’il donnera (Mc 1,8 ; Mt 3,11 ; Lc 3,16 ; Jn 1,33), Jésus-Christ n’est-il pas cette eau vive (Jn 7,37-39) ?

Porter une ceinture, c’est se souvenir du repas pascal (Ex 12,11) en signe d’être prêt à partir, une fois libéré de la servitude. Elle est la figure du pèlerinage vers la Maison du Père, mais Jésus-Christ n’est-il pas celui qui s’est fait nourriture pour nous conduire au Père, lui l’Agneau de Dieu (Jn 1,29) ?

Les sauterelles rappellent une parabole du prophète Joël (Jl 1,4). Face à son peuple corrompu, elle fait référence à une des plaies d’Egypte (Ex 10,14) en désignant la prochaine invasion des Chaldéens qui, comme des sauterelles, dévasteront tout. Cette parabole invite à la fidélité envers la Parole du Seigneur. Ainsi, celui qui mange des sauterelles, devient l’image de celui qui a triomphé des envahisseurs ! L'image d’une libération par la fidélité à la Parole de Dieu !

Le miel désigne le fruit de la Terre Promise (Ex 3,8), mais aussi la suavité de la Parole de Dieu (Ps 80,17 ; Ps 118,103) qui coule sur le rocher. C’est-à-dire le miel sauvage fabriqué par les abeilles dans la cavité des rochers et que l’on compare volontiers à une manne (Ex 16,1-15) : image de Dieu donnant sa Parole comme nourriture descendue du ciel (Jn 6,51). Or Jésus-Christ n’est-il pas celui qui nous libère de la servitude du péché et de la mort (Rm 6,4-23) ? N’est-il pas le don de cette Parole de la vie éternelle (Jn 6,68) ?



Comme quoi, il n’est pas encore là que déjà toute l’Ecriture chante et acclame sa venue par la vêture de son messager ! N’est-il pas beau ce messager qui vient t’annoncer une telle venue (Is 52,7) ?

Alors regarde et écoute !

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