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Recension du film "Hugo CABRET" de Martin SCORSESE


Diffusée sur les ondes de Radio Jérico. Direct pour la rubrique "Paroles d'Evangile" au sein la matinale de Thierry GEORGES,

Janvier 2012.


Film sorti dans les salles le 14 décembre 2011


"Chers amis auditeurs, je n’ai encore rien à dire....



Oui, je n’ai encore rien à dire...

Je sais que je suis venu en direct ce matin pour vous faire cette chronique et peut-être jugez vous que c’est inutile....

Non ! Je n’ai encore rien à dire suite à ce film Hugo CABRET de Martin SCORSESE...

Il est sorti il y a un mois mais je ne peux que vous encourager à aller le voir...

Je n’ai encore rien à dire parce que l’histoire est une quête perpétuelle, un mouvement perpétuel à l’image de tous ces engrenages de l’horloge de la gare, personnage omniprésent….


C’est une double quête…

Déjà celle de ce jeune garçon, dont le bleu clair de ses yeux rayonne et tranche tellement avec le décor sombre.

Il est à la recherche d’un secret : celui de comprendre et de réparer un automate, seul souvenir de son père décédé brutalement, qui lui-même essayait de le comprendre et de le faire à nouveau fonctionner.

Etant orphelin, il s’est mis en quête de terminer coûte que coûte la recherche et le travail de son père concernant cet automate.

Il y a une relation non-dite entre Hugo et cet automate, uniquement par le biais du regard. La machine aussi a des yeux bleus, alors on voit de temps en autre un échange de regard…

Une relation existante, qui grandit par la recherche de comprendre et de connaitre.

Hugo aime cette machine parce qu’il ne la connait pas…

Il l’aime davantage parce qu’il veut la connaitre et la réparer.

Tout en cherchant, il va croiser son chemin avec un vieux monsieur fabriquant de jouets et d’une fille.

Une fois qu’il a trouvé toutes les pièces, il lui manque une clef en forme de cœur.

C’est d’ailleurs auprès de la jeune fille qu’il va la trouver.

Ce brave Hugo, compare le monde à une horloge en se disant qu’il doit y trouver sa place, son rouage, pour que sa vie puisse fonctionner...

Suspens pour les enfants... Mais "Conte initiatique" pour les adultes fait de recherches permanentes…

On essaye de comprendre une machine qui ne fonctionne plus, qui est en panne...

Pour les enfants s’est passionnant…

Pour les adultes ça l’est tout autant car à travers cet automate, comment ne pas y voir finalement notre monde qui est en panne, que l’on essaye de comprendre de réparer, qui désespérément lui manque une clef en forme de cœur…

Dans notre monde en panne de sens et de direction : ce film peut relancer notre quête.

Et si ce monde en panne que l’on ne comprend pas, si seulement nous pourrions avec un sursaut d’amour le concernant, l’aimer en voulant le connaitre.

Aimer notre monde parce qu'on ne le connait pas...

Un peu comme Hugo envers son automate….


Et puis, il y a l’omniprésence des rouages, des engrenages...

Un monde minuté, programmé mais qui a perdu le sens dans lequel il devait avancer !

Un peu comme Hugo, nous avons tous à chercher notre place, à trouver le sens, la direction pour avancer. Et il y a bien un sens un trouver!

Notre monde a non seulement un sens, mais une conhérence, une "harmonie".... Certes complexe et paradoxale au demeurant...

Mais pour ceux qui ont la passion des mécanismes d'horlogerie, comprendront que c'est la complexité et l'apparence chaotique d'un ordre destructuré qui cache une cohérence et un fonctionnement d'une justesse inouïe, un génié créateur, une beauté de création...

Il suffit de penser à l'horloge astronomique de Strasbourg où un simple mouvement de balancier, un va et vient permanent, va mettre en route tout le système du comput ecclésiastique, de la position des astres, des étoiles, des planètes, du soleil... Du mouvement de la lune..; des équations solaires, des calendriers....

Et toutes ces diversités peuvent être arrêtées par un simple mouvement de la main...


C'est à nous de CHERCHER à COMPRENDRE...

Sous l'apparence destructurée et chaotique de notre monde, se cache une complexité inouïe qui révèle le génie créateur de Dieu... La grandeur et de la beauté de la Création à cause de sa complexité.

Comme Hugo, au delà de l'apparence, en cherchant...

On trouve la clef...

On retrouve la vie!

Mais il y a une autre quête. Celle de ce vieux monsieur…

Car l’automate en fonctionnant, lui révèle une autre énigme… Celle d’un dessin. Alors Hugo et la jeune fille se mettent en recherche de l’origine de ce dessin.

Ils découvrent alors le monde cinéma muet…

Le début du cinéma avec les frères Lumières… Mais un cinéma mort à cause de la première guerre mondiale… Bobines fondus, plus d’argent, plus d’attrait, la mort d’une profession, et d’une vie…. Alors Hugo, en cherchant cette deuxième énigme, vient à rencontrer autrement le vieux marchands de jouet… Qui est en fait un cinéaste ruiné... Georges MELIES, à cause de cette guerre si terrible…

En voulant trouver, Hugo et le jeune fille ressuscitent ce vieil homme bougon.


C’est Hugo, qui cherchant sort ce vieil homme du tombeau de sa boutique, qui ironie du sort, vend des jouets « tristes », « sans vies ».

On voit alors ressusciter ce monde du cinéma.

Et Hugo, avec ses yeux toujours aussi bleus, regarde cela avec fascination….

C'est lui qui redonne vie à ce vieux monsieur désespéré!

Alors n'empêchons jamais de faire germer la vie là où nous pensons qu'elle ne poussera plus!

Là aussi, nous avons besoin de sortir notre monde, d’une sorte de tombeau au sein duquel il s’enferme, dans une sorte de désespoir; parce que quelque chose lui a ôté le goût de vie.

Alors non… je n’ai encore rien à dire…

Tout comme vous je suis en recherche… Pour comprendre…

Pour connaitre…

Pour aimer….

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