top of page

Celui qui aime a déjà franchi la mort

Commentaire du cantique "Celui qui aime a déjà franchi la mort"


Cote : S89/ LAD 733


Article publié par l’Union Sainte Cécile, dans la revue CAECILIA du Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, de musique et d’art sacré de l’archidiocèse de Strasbourg.


N°02, édition de avril 2025.



ree

Ce cantique du répertoire liturgique pour les funérailles est l’un des plus pertinents lorsque nous sommes dans une année jubilaire. La mort est présentée comme un franchissement, dans l’Amour, vers la Vie éternelle.

 

Notre revue CAECILIA a publié par le passé un commentaire textuel[1] de ce cantique. Nous prendrons appui sur lui pour mettre en perspective son utilisation dans le cadre d’une année jubilaire, et ce qu’il peut permettre de vivre aux fidèles qui le chantent.

 

L’auteur Michel SCOUARNEC (prêtre de Quimper) propose une richesse biblique montrant comment l’Ecriture va s’accomplir pour la Pâque d’un défunt.


Mixe entre la première Lettre de Jean (1 Jn 2,10) et la Lettre aux Romains (Rm 8,39), le refrain expose ce lien entre la pratique de l’amour envers le prochain (c’est-à-dire la justice) et le mystère de la Pâque où l’on demeure dans l’Amour de Dieu. L’amour fraternel devient le lieu où la Vie éternelle est déjà commencée : pourquoi ? Parce que comme l’écrit saint Jean : « Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés […] Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (1 Jn 4,10-16). Dieu nous a d’abord donné son Amour et c’est Lui qui, en nous, nous apprend à aimer notre prochain.

Ensuite les couplets vont déployer ce que représente concrètement cet amour humain à partir des Commandements de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 12, 29-31) : la pratique de l’amour envers Dieu (couplets 1 à 4), et la pratique de l’amour envers le prochain (couplets 5 à 9).

 

 

Si l’Année Sainte se caractérise par le geste du franchissement d’une Porte Sainte, le psaume 117 accompagne cette démarche où par les « portes de justice » entrent les « justes » (Ps 117,19). Or qu’est-ce qu’être « juste » dans l’Ecriture si ce n’est aimer son prochain en pratiquant la Justice et la Miséricorde comme Jésus-Christ ?



Ce franchissement nous permet de faire mémoire, pour notre vie chrétienne, de l’importance de la porte. Par exemple c’est à la porte que l’on accueille les catéchumènes ou les parents qui demandent le baptême pour leur enfant. C’est à la porte que l’on accueille les défunts. La grâce d’un Jubilé concerne aussi les défunts. 

Chanter ce cantique en processionnal d’entrée ou au Dernier Adieu c’est rendre à Dieu l’Amour qu’Il a donné au défunt le jour de son baptême et qui s’est concrétisé durant sa vie à travers ses gestes d’amour envers le prochain dont on fera mémoire.

Chanter ce cantique au moment où un défunt franchit la porte d’une église, c’est faire mémoire de cette vocation biblique d’être « Juste » comme Jésus-Christ. Mais c’est aussi demander qu’il soit à nouveau plongé dans l’Amour reçu lors de son baptême afin qu’il soit purifié et qu’il se présente à la Porte du Ciel justifié par cet Amour. 


-------------------------------------------------------------------------------------------------------------

[1] E. BOHLER, Commentaire du cantique « Celui qui aime a déjà franchi la mort », Rubrique « Chantez au Seigneur », Revue trimestrielle CAECILIA, n°3-2014

 



 

Comments


  • Facebook
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube

© 2020 par Emmanuel BOHLER. Créé avec Wix.com

bottom of page