Demeure pour un dialogue intérieur !
- bohleremmanuel
- 3 mai 2021
- 11 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 mai 2021
Commentaire d’évangile pour le 5ème dimanche de Pâques (Jn 15, 1-8 ; année liturgique B), célébrée le dimanche 02 mai 2021.
Commentaire publié dans le journal hebdomadaire L'AMI HEBDO, au sein de l'édition du 30 avril 2021.

Parce que dépassant les contingences de la publication, il n'était pas possible de proposer les notes en bas de pages au sein de l'Ami Hebdo. C'est pourquoi vous trouverez cette version où le texte publié dans le journal sera complété par les notes.
Ce commentaire de la péricope évangélique selon saint Jean concernant la Vigne, permet de mettre en perspective des fondements essentiels pour comprendre certains textes du Concile Vatican II, en particulier les Constitutions dogmatiques. C'est pourquoi ce commentaire d'évangile permettra, en conséquence de l'analyse du texte, de faire des ponts avec la doctrine conciliaire en vous proposant, en seconde lecture, d'approfondir certains extraits significatifs.
Lorsque la compréhension du texte biblique permet de mettre en lumière la dimension mystérique de la théologie de l'Eglise selon Vatican II, nous aurions tort de nous en priver ! Surtout qu'elle reconsidère à nouveau frais la question herméneutique de la réception, en particulier de la notion complexe de "Peuple de Dieu"….
Demeure pour un dialogue intérieur !
Que ce soit le verbe à l'impératif ou le nom féminin, Jésus nous invite en nous-même pour initier une conversation. Cela fait 4 semaines que nous sommes entrés dans le temps pascal, et pourtant nous sommes toujours à la porte…Il se tient là et Il frappe…Allons-nous lui ouvrir la porte ? (Ap 3,20)
Malgré l'amour et tous les soins prodigués par le propriétaire (Dieu lui-même) en sa faveur pour qu'elle porte de bons fruits (Is 5,1-4), la vigne (la maison d'Israël et les hommes de Juda), en portant de mauvais fruits alors qu'aveuglément elle se croyait fidèle (Is 5, 11-12 et 18-23), sera détruite par une invasion (Is 5, 14-17 et 24-30). Alors que le chant du bien-aimé et de sa vigne selon Isaïe est plutôt pessimiste, voilà qu'en contre-chant évangélique Jésus devient le bien-aimé et entonne un beau chant !
Il s'y présente comme la vigne[1]du Père (Jn 15,1). En sa personne s'accomplit le chant de la vigne d'Isaïe.
Etant la vigne et ses disciples les sarments qui portent du fruit dans le monde, Jésus fait de l'Eglise une réalité plus "mystique"[2] que "politique". Par rapport à Isaïe, Dieu ne se présente plus uniquement comme le propriétaire qui prodigue des soins par amour de sa vigne désignant un peuple "politique", mais qui l'abandonne à son sort de dévastation suite à son infidélité. La Bonne Nouvelle est qu'une souche divine va demeurer éternellement présente comme pierre angulaire, donnant sens et existence au nouveau Peuple de Dieu pérégrinant dans l'histoire[3]. Cette nouveauté fera de l'Eglise un mystère[4] perpétuant une communion entre l'éternité de Jésus-Christ ressuscité et le temps des disciples où l'œuvre de ces derniers sera celle du Maître ! (Jn 15,4-5)
En scrutant l'Ecriture et le chant du Bien-aimé, le lieu de rendez-vous pour cette communion (Is 15,3 et 7) est celui d'un Dialogue[5] entre le Bien-aimé et son Eglise[6], entre l'éternité du Verbe de Dieu (dénommé Parole) et le temps de nos humbles balbutiements humains. Dialogue dont la plus belle expression sera la liturgie[7] qui se prolongera dans la vie de prière[8] intime des disciples.
La construction du texte est déjà un Dialogue : il y a 2 vagues (Jn 15,1-4 puis 4-8) où conversent des éléments de l'ancienne et la nouvelle Alliance. Le rédacteur fait un va et vient entre la mémoire du chant d'Isaïe et la nouveauté de l'évangile. Comme jadis pour Isaïe, ce Dialogue est un moyen de purification (Jn 15,3 et 6). Par le Verbe de Dieu nous pouvons convertir et purifier notre agir pour qu'il lui soit plus conforme et porte du fruit. La nouveauté de ce Dialogue est une authentique "mise en demeure" : pour perpétuer le mouvement d'incarnation, le Verbe de Dieu vient demeurer en nous et nous en lui (Jn 15,4 et 7). Avant d'être une fidélité "en acte" comme chez Isaïe, la fidélité évangélique sera résolument "intérieure", pour de surcroit se concrétiser en acte.
Perpétuer ce Dialogue intérieur est vital pour que l'Eglise ne réduise pas à une ONG mais quelle conserve sa vocation d'être porte vers l'Infini.
Illustration sonore : La vigne du Seigneur (1956).
Texte : adaptation du chant de la vigne, selon Isaïe.
Musique de Joseph GELINEAU (1920-2008).
Interprétation de la Psalette de Lyon dirigée par César GEOFFRAY (1901-1972).
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[1] Pour développer la présentation de l'Eglise comme "mystère", la constitution propose une synthèse biblique des "figures" à partir desquelles se fonde cette notion. In :Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur l'Eglise "Lumen Gentium", n°06 : « Tout comme dans l’Ancien Testament la révélation du Royaume est souvent présentée sous des figures, de même maintenant c’est sous des images variées que la nature intime de l’Église nous est montrée, images tirées soit de la vie pastorale ou de la vie des champs, soit du travail de construction ou encore de la famille et des épousailles, et qui se trouvent ébauchées déjà dans les livres des prophètes. […] L’Église est le terrain de culture, le champ de Dieu (1 Co 3, 9). Dans ce champ croît l’antique olivier dont les patriarches furent la racine sainte et en lequel s’opère et s’opérera la réconciliation entre Juifs et Gentils (Rm 11, 13-26). Elle fut plantée par le Vigneron céleste comme une vigne choisie (Mt 21, 33-43 par. ; Is 5, 1 s.). La Vigne véritable, c’est le Christ : c’est lui qui donne vie et fécondité aux rameaux que nous sommes : par l’Église nous demeurons en lui, sans qui nous ne pouvons rien faire (Jn 15, 1-5). »
[2] La véritable révolution Concile sera de présenter en premier lieu l'Eglise comme un "mystère". La notion biblique de "Peuple de Dieu" qui lui est contingente viendra en second plan. Tout le premier chapitre (n°1-8) développera cette approche mystérique à partir d'une solide herméneutique scripturaire, et sans cette fondation théologique et biblique il est très difficile d'apporter une juste interprétation de la notion de "peuple". In : Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur l'Eglise "Lumen Gentium", n°01 : « L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. ». Cette citation redit théologiquement ce que contient l'expression évangélique de la parabole de la vigne selon Jean.
[3]La constitution expose la singularité du "mystère" de l'Eglise qu'entraine la permanence de la Résurrection de Jésus-Christ. Cette donnée mystérique (ou plutôt "invisible") est essentielle pour comprendre la dimension "visible" de l'Eglise. In : Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur l'Eglise "Lumen Gentium", n°08 : « L’Église avance dans son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu, annonçant la croix et la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne (cf. 1 Co 11, 26). La vertu du Seigneur ressuscité est sa force pour lui permettre de vaincre dans la patience et la charité les afflictions et les difficultés qui lui viennent à la fois du dehors et du dedans, et de révéler fidèlement au milieu du monde le mystère du Seigneur, encore enveloppé d’ombre, jusqu’au jour où, finalement, il éclatera dans la pleine lumière. »
[4]En commençant par présenter la fondation du mystère de l'Eglise au sein du mystère de chacun des trois personnes divines, le Concile ne fait que mettre en lumière une christologie de la communion. Cette théologie christologique de la communion est résolument "mystique", avant même d'être "politique". D'ailleurs la constitution déploiera les conséquences et les modalités pratiques de cette "mystique christologique" de l'Eglise en tant que mystère de communion. In : Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur l'Eglise "Lumen Gentium", n°03 : « C’est pourquoi le Christ, pour accomplir la volonté du Père, inaugura le Royaume des cieux sur la terre, tout en nous révélant son mystère et, par son obéissance, effectua la rédemption. L’Église, qui est le règne de Dieu déjà mystérieusement présent, opère dans le monde, par la vertu de Dieu, sa croissance visible. Commencement et développement que signifient le sang et l’eau sortant du côté ouvert de Jésus crucifié (cf. Jn 19, 34) et que prophétisent les paroles du Seigneur disant de sa mort en croix : « Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes » (Jn 12, 32 grec). Toutes les fois que le sacrifice de la croix par lequel le Christ notre pâque a été immolé (1 Co 5, 7) se célèbre sur l’autel, l’œuvre de notre Rédemption s’opère. En même temps, par le sacrement du pain eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui, dans le Christ, forment un seul corps (cf. 1 Co 10, 17). À cette union avec le Christ, lumière du monde, de qui nous procédons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons, tous les hommes sont appelés. »
Cette christologie de communion est accentuée, et surtout mis en synergie avec les sacrements de Pâques, c’est-à-dire l'Initiation chrétienne. Comme le suggère indirectement l'évangile de Jean (Jn 15,4-5), la vie sacramentelle est essentielle pour comprendre en quoi l'œuvre de l'Eglise est une "épiphanie" de l'œuvre même de son Seigneur, et surtout en quoi on peut la considérer comme un "sacrement du Salut". Nous touchons ici un point crucial. In : Ibid., n°7 : " Le Fils de Dieu, dans la nature humaine qu’il s’est unie, a racheté l’homme en triomphant de la mort par sa mort et sa résurrection, et il l’a transformé en une créature nouvelle (cf. Ga 6, 15 ; 2 Co 5, 17) […] Dans ce corps, la vie du Christ se répand à travers les croyants que les sacrements, d’une manière mystérieuse et réelle, unissent au Christ souffrant et glorifié […] Mais comme tous les membres du corps humain, malgré leur multiplicité, ne forment cependant qu’un seul corps, ainsi les fidèles dans le Christ (cf. 1 Co 12, 12). Dans l’édification du Corps du Christ règne également une diversité de membres et de fonctions. Unique est l’Esprit qui distribue des dons variés pour le bien de l’Église à la mesure de ses richesses et des exigences des services (cf. 1 Co 12, 11). […] De ce corps le Christ est la tête. Il est l’image du Dieu invisible et en lui toutes choses ont été créées. Il est antérieur à tous et l’univers subsiste en lui. Il est la tête du corps qu’est l’Église. Il est Principe, premier-né d’entre les morts, afin d’exercer en tout la primauté (cf. Col. 1, 15-18). […] Tous les membres doivent se conformer à lui jusqu’à ce que le Christ soit formé en eux (cf. Ga 4, 19). C’est pourquoi nous sommes assumés dans les mystères de sa vie, configurés à lui, associés à sa mort et à sa résurrection, en attendant de l’être à son règne (cf. Ph 3, 21 ; 2 Tm 2, 11 ; Ep 2, 6 ; Col 2, 12, etc.). »
Enfin, il faudra attendre le N°08 pour que la constitution commence à évoquer la dimension "politique" de l'Eglise en parlant de "société". Cependant la dimension visible est ici totalement orientée en vue de la dimension invisible. Ce lien repose d'abord sur une autre donnée christologique exposée en ces termes. In : Ibid., n°8 : « Le Christ, unique médiateur, crée et continuellement soutient sur la terre, comme un tout visible, son Église sainte, communauté de foi, d’espérance et de charité, par laquelle il répand, à l’intention de tous, la vérité et la grâce. Cette société organisée hiérarchiquement d’une part et le corps mystique d’autre part, l’ensemble discernable aux yeux et la communauté spirituelle, l’Église terrestre et l’Église enrichie des biens célestes ne doivent pas être considérées comme deux choses, elles constituent au contraire une seule réalité complexe, faite d’un double élément humain et divin. C’est pourquoi, en vertu d’une analogie qui n’est pas sans valeur, on la compare au mystère du Verbe incarné. Tout comme en effet la nature prise par le Verbe divin est à son service comme un organe vivant de salut qui lui est indissolublement uni, de même le tout social que constitue l’Église est au service de l’Esprit du Christ qui lui donne la vie, en vue de la croissance du corps (cf. Ep 4, 16) ».
A partir de n°09 la notion de "Peuple de Dieu" va apparaitre. Cependant, dans la logique narrative et argumentative de la constitution, elle résulte de la notion de "mystère". On ne peut comprendre cette dénomination de "Peuple de Dieu" sans l'enraciner à l'intérieur même de la compréhension théologique du "mystère" qui lui est première et sous-jacente : elle en est même la conséquence. Ainsi, la notion "Peuple de Dieu" est avant tout le fruit d'un renouvellement biblique et on ne peut le comprendre que dans le champ d'une herméneutique biblique. Cette notion biblique de "Peuple de Dieu" permet de renouveler l'ecclésiologie et d'appuyer en retour une compréhension de l'Eglise comme "mystère". Il est alors permis de penser qu'une tentative hasardeuse d'appliquer à cette notion des conceptions politiques historiquement déterminées, serait non seulement un anachronisme tendancieux parce qu'elles dépassent le cadre historique biblique. Mais servirait en outre une erreur d'interprétation de la constitution, non seulement dans son contenu mais surtout dans sa forme et son élaboration argumentatives. C'est en présentant d'abord l'Eglise comme "mystère" qu'il n'est plus possible comme par la tentation du passé, de réduire la notion de "Peuple de Dieu" à une dimension exclusivement "politique".
[5] Cette dimension dialogale entre Dieu et son peuple est un paradigme essentiel pour la constitution dogmatique concernant la Révélation. In : Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur la Révélation divine "Dei Verbum", n°24 : « La lecture et l’étude des Livres saints « la Parole de Dieu accomplisse sa course et soit glorifiée » (2 Th 3, 1), et que le trésor de la Révélation confié à l’Église comble de plus en plus le cœur des hommes. De même que l’Église reçoit un accroissement de vie par la fréquentation assidue du mystère eucharistique, ainsi peut-on espérer qu’un renouveau de vie spirituelle jaillira d’une vénération croissante de la Parole de Dieu, qui « demeure à jamais » (Is 40, 8 ; cf. 1 P 23-25). »
[6] Le dialogue entre Dieu et son "peuple" se trouve reconfigurer au moment de l'émergence du christianisme, faisant du dialogue une relation fidèle entre le Christ et son "Eglise". La constitution sur la Révélation tente de proposer une compréhension théologique de ce dialogue perpétuel, préparé dans l'Ancien Alliance et perpétué en Jésus-Christ. In : Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur la Révélation divine "Dei Verbum", n°04 : « Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes, Dieu « en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils » (He 1, 1-2). Il a envoyé en effet son Fils, le Verbe éternel qui éclaire tous les hommes, pour qu’il demeurât parmi eux et leur fît connaître les profondeurs de Dieu (cf. Jn 1, 1-18). Jésus Christ donc, le Verbe fait chair, « homme envoyé aux hommes », « prononce les paroles de Dieu » (Jn 3, 34) et achève l’œuvre de salut que le Père lui a donnée à faire (cf. Jn 5, 36 ; 17, 4). C’est donc lui – le voir, c’est voir le Père (cf. Jn 14, 9) – qui, par toute sa présence et par la manifestation qu’il fait de lui-même par ses paroles et ses œuvres, par ses signes et ses miracles, et plus particulièrement par sa mort et sa résurrection glorieuse d’entre les morts, par l’envoi enfin de l’Esprit de vérité, achève en l’accomplissant la révélation, et la confirme encore en attestant divinement que Dieu lui-même est avec nous pour nous arracher aux ténèbres du péché et de la mort et nous ressusciter pour la vie éternelle. »
[7] La dimension dialogale a été mise en perspective de manière singulière au sein de la constitution sur la Liturgie. A travers ses rites, ses textes liturgiques émanant d'une interprétation de l'Ecriture, l'Eglise perpétue ce dialogue, à la fois temporel et éternel, entre Dieu et son peuple, entre le Christ et son Eglise. In :Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur la liturgie "Sacrosanctum Concilium", n°33 : « Bien que la liturgie soit principalement le culte de la divine majesté, elle comporte aussi une grande valeur pédagogique pour le peuple fidèle. Car, dans la liturgie, Dieu parle à son peuple ; le Christ annonce encore l’Évangile. Et le peuple répond à Dieu par les chants et la prière. Bien plus, les prières adressées à Dieu par le prêtre, qui préside l’assemblée en la personne du Christ, sont prononcées au nom de tout le peuple saint et de tous les assistants. Enfin, le Christ ou l’Église ont choisi les signes visibles employés par la liturgie pour signifier les réalités divines invisibles. Aussi, non seulement lorsqu’on lit « ce qui a été écrit pour notre instruction » (Rm 15, 4), mais encore lorsque l’Église prie, chante ou agit, la foi des participants est nourrie, les âmes s’élèvent vers Dieu pour lui rendre un hommage spirituel et recevoir sa grâce avec plus d’abondance. »
[8] Dans sa théologie de la liturgie, la constitution montre l'importance capitale de l'Ecriture. C'est d'elle, à la fois dans son histoire et son interprétation, que va jaillir les textes de la liturgie. Ce lien organique et dynamique est fondamental pour la vie spirituelle d'un chrétien. In : Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur la liturgie "Sacrosanctum Concilium", n°24 : « Dans la célébration de la liturgie, la Sainte Écriture a une importance extrême. C’est d’elle que sont tirés les textes qu’on lit et que l’homélie explique, ainsi que les psaumes que l’on chante ; c’est sous son inspiration et sous son impulsion que les prières, les oraisons et les hymnes liturgiques ont jailli, et c’est d’elle que les actions et les symboles reçoivent leur signification. »
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